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| Journal intime de Quatre | |
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Auteur | Message |
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Quatre Ashen
Nombre de messages : 133 Age : 51 Localisation : Merkia Date d'inscription : 01/03/2007
| Sujet: Journal intime de Quatre Lun 5 Mar - 13:55 | |
| Dydd Mawrth, 2ème jour du mois de l'Endhöten. Année 3767 du Royaume, 29ème année du cycle de Caranthir
Je suis arrivé aujourd'hui dans une cité appellée Merkia. Cela semble être une cité agréable, et assez riche ma foi. Je ne sais quel dieu y a amené mes pas, mais cette ville est une chance pour moi. Je ne sais pas combien de temps je vais y rester. Quelques jours tout au plus... Le temps de me remettre complètement de mon long voyage... L'auberge que j'ai trouvée n'est pas trop mal. Le confort y est rudimentaire, mais je ne serai pas exigeant après plusieurs nuits passées à la belle étoile.
J'ai marché dans la ville, elle semble assez grande. J'y ai découvert le marché, assez calme ce jour-ci, ainsi que le port de la ville. Ce fut une véritable torture... J'ai bien cru que je ne resisterai pas... Quand j'ai vu tout ce monde, cette foule si dense, si compacte, tout ces visages inconnus... La peur a commencé par me submerger. Je l'avoue, je pensais ne pas pouvoir tenir... Je pensais que j'allais me transformer ici. J'ai voulu remonter sur Tyrnoth, être au dessus de la foule me rassurait... Mais j'ai rencontré quelqu'un. Il s'est présenté sous le nom d'Orionis. Je n'en sais pas plus sur lui. A voir sa manière de se tenir et de s'habiller, je pense que c'est un soldat, peut-être un chevalier... Je n'ai pas pu parler longtemps avec lui, il fallait à tout prix que je quitte cet endroit beaucoup trop peuplé. J'ai trouvé refuge dans une ruelle... Je pensais que j'allais me métamorphoser ici, m'inquiétant déjà de ce qu'il pourrait arriver dans cette ville à moi et aux autres. Cela dit, la panique est peu à peu partie...
Cela m'énerve... Pourquoi ai-je si peur quand je vois trop de monde d'un coup ? Avec toutes les batailles que j'ai faites, les combats, les visages d'orcs et de gobelins, une simple foule ne devrait pas m'effrayer ! Pourquoi ai-je si peur ? Pourquoi me suis-je mis à trembler ? Il semblerait que la peur soit une des causes qui mène à mes métamorphoses... Si un jour je suis capable de maîtriser cette peur, alors peut-être arriverais-je à maîtriser également mes transformation...
Pourquoi dois-je subir ça ?
Le sais-tu, toi ?
Chères pages, le savez-vous ? | |
| | | Quatre Ashen
Nombre de messages : 133 Age : 51 Localisation : Merkia Date d'inscription : 01/03/2007
| Sujet: Re: Journal intime de Quatre Lun 5 Mar - 13:57 | |
| Dydd Mercher, 3ème jour du mois de l'Endhöten, Année 3767 du Royaume, 30ème année du cycle de Caranthir.
Quelle soirée que celle d'hier ! Peut-être était-ce pour oublier ma panique de tout à l'heure, mais je suis descendu de ma chambre dans la salle commune de l'auberge, et j'ai abusé de l'hydromel... Je me suis rendu saoûl, ivre mort ! Quel spectacle j'ai dû donner à ceux qui se trouvaient là à ce moment ! C'est quelques heures après que je me suis mis à rendre le peu que j'avais mangé... Et même plus... On ne peut pas dire que Baldr m'avait inspiré sur ce coup-là ! Pourquoi ai-je tant bu ? J'en suis donc à ce point de désespoir que je bois pour oublier tout ça ?
Ce Dydd Mercher 3 d'Endhöten, cela marque le passage à la 30ème année du cycle de Caranthir en mon pays. Cela fait 30 ans que mon père avait été couronné Roi de ce Royaume du Nord. Je pense à Northdale... En ce moment, les rues doivent être préparées pour la fête... Des banderolles bleues, la couleur de ma famille, ont dû être accroché partout. L'armée aura défilé devant leur Roi. Enfin... S'il est toujours en vie... Peut-être que mon père est mort, peut-être que nous sommes passés à un nouveau cycle. Peut-être y'a-t-il un nouveau Roi ? Cela serait un évènement extraordinaire... Un changement de dynastie ! Cela ne s'était jamais produit en 3767 ans. Qu'ai-je fait quand je suis parti ? J'ai condamné ma famille à mourir !
Il faut que j'arrête de penser à ça ! Mon père est peut-être encore en vie ! Peut-être s'est-il remarié, et a eu un autre fils... Et si c'était une fille ? Seuls les garçons peuvent rénier chez nous. Non, impossible, toute ma famille n'a produit que des garçons...
Et puis pourquoi je pense à tout ça ? J'ai rompu tous les liens avec ma famille et mon pays. Je ne suis plus un Nordique, je ne suis plus fils de Roi... Je ne suis qu'un mage perdu, sans terre, et qui commence à sombrer dans l'ivrognerie...
Pourquoi est-ce que je compte les jours avec le calendrier Nordique encore ? Il est particulier à mon pays... Enfin non... Il est particulier à CE pays... Je devrais l'oublier aussi... Comme tout le reste... | |
| | | Quatre Ashen
Nombre de messages : 133 Age : 51 Localisation : Merkia Date d'inscription : 01/03/2007
| Sujet: Re: Journal intime de Quatre Lun 5 Mar - 13:58 | |
| Dydd Iau, 4ème jour du mois de l'Endhöten, Année 3767 du Royaume, 30ème année du cycle de Caranthir.
Je n'ai pas pu m'en empêcher ! Aujourd'hui, je me suis aventuré hors des murs de la ville avec Tyrnoth. J'avais cette envie de galoper dans les grandes plaines qui entourent cette cité ! Quelles sensations magnifiques ! J'aimais sentir les mouvements de Tyrnoth, les petits chocs à chaque fois qu'il reposait une patte au sol. J'aimais me coller contre lui, épouser ses mouvements, être moi même un cheval presque ! Sentir le vent qui me fouetait le visage...
J'ai une confiance aveugle en ce cheval. Je l'ai entièrement lâché l'espace de quelques instants. Instinctivement, il galope de manière à ce que je ne tombe pas. Il évite de lui même les obstacles, toujours avec une douceur telle que je ne m'aperçois jamais de rien. Je n'ai pu non plus m'empêcher de faire quelques acrobaties avec lui. Toujours grâce à ma confiance en lui. Cela me faisait du bien. Lorsque j'étais entièrement debout, sur la selle, j'avais l'impression de voler !
Je ne peux pas me séparer de ce cheval... Lui aussi, c'est un des rares liens avec mon passé. C'est lui que j'ai choisi comme monture quand j'ai quitté précipitamment Northdale. Depuis 9 ans, il est avec moi. Il était encore jeune au premier jour... Je l'ai vu grandir, se fortifier ! Il est également le seul être encore en vie qui sait que je me métamorphose... Quand cela m'arrive, il sait qu'il doit s'éloigner... Mais quand mes "crises" se passent, il revient de lui même. A chaque fois, je craignais de le perdre, mais il était toujours revenu. Il sait... Et il comprend... On dirait qu'il n'a pas peur... Ce serait bien le premier... Mais voilà aussi pourquoi j'y suis si attaché ! Le seul qui semble me comprendre...
Je vais peut-être m'attarder un peu plus longtemps dans cette ville. L'air y a quelque chose de sain. Et les paysages alentour y sont enchanteurs. Il y a une belle et grande plage, j'y ai galopé également.
J'y ai également retrouvé cet Orionis. C'était d'ailleurs la deuxième fois que je le rencontrais cette journée-ci. Le destin est bizarre. Ou cette ville est moins grande qu'elle en a l'air. Je ne sais pas trop quoi penser de lui. Je trouve qu'il y a quelque chose de bizarre chez lui, je le ressens... Enfin, c'est peut-être moi qui divague aussi. Oh, et puis après tout, je ne le connais pas ! | |
| | | Quatre Ashen
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| Sujet: Re: Journal intime de Quatre Lun 5 Mar - 13:58 | |
| Dydd Llun, 8ème jour du mois de l'Endhöten, Année 3767 du Royaume, 30ème année du cycle de Caranthir.
Quelle journée que celle d'aujourd'hui ! Je l'ai passée avec un mal de tête impossible, et une fois que j'avais rejoigné ma chambre, je ne l'ai plus quitté ! J'ai reçu une vilaine entaille à la taille, hier, Dydd Sul 7.
La journée avait pourtant bien commencé ! Je continuais d'explorer Merkia, et j'ai fait la rencontre d'un petit homme, qui se présenta sous le nom de Ghadet. Je n'ai rien remarqué si ce n'est sa très petite taille ! (Il a même chevauché un chien un peu plus tard !) Je suppose qu'il ne vient pas de cette partie du monde, je n'ai jamais vu d'hommes lui ressemblant ! Il est assez bizarre du reste... Il a pour compagnon... un rat ! Il m'a dit être druide, et je pense qu'il doit savoir parler aux animaux.
Or donc, nous faisions quelques pas ensemble, lorsque venaient de la plage d'étranges lueurs. Arrivés sur place, Ghadet et moi avons vu une jeune femme (appellée Yuna selon Ghadet) combattre un golem glacial.
Le spectacle était plutôt amusant au demeurant. Cette jeune femme semblait perdre tout contrôle de la bataille. Je serais bien resté là, à voir le beau spectacle que cela aurait pu donner, mais les dieux en ont décidé autrement. Comme à mon habitude, j'ai mis mon engagement à pile ou face. Or, il se trouve que la pièce a fait pile, et que par conséquent, je devais aller l'aider.
Bien mal m'en a pris d'ailleurs ! Je me suis vite aperçu que mes pouvoirs sur la glace ne m'étaient d'aucun secours sur ce golem, et que la flore ne devait pouvoir m'être d'un plus grand secours. Je décidai alors de charger le monstre à l'aide de Tyrnoth, mais le golem semblait être insensible à ma dague et mon épée. Ensuite, tout est allé très vite ! Le golem se débattant, je me suis retrouvé éjecté, et dans ma chute, ma tête a dû heurté lourdement une pierre. J'ai sombré dans le noir, mais, preuve en est puisque j'écris encore, cela ne m'a (malheureusement ?) pas tué...
Je me suis réveillé le lendemain. Plus de trace de Ghadet, ni de cette "Yuna", et encore moins du golem. Quoique celui-ci m'avait laissé un souvenir ! Une blessure à la tête, ainsi qu'une migraine comme seul Thor pourrait en provoquer avec son marteau Mjolnir. Marcher était devenu difficile. Je ne souhaitais qu'une chose, rejoindre ma chambre à l'auberge et m'y coucher sans tarder ! Seulement, un cri attira mon attention. Après un peu de recherche, je me suis aperçu qu'il venait d'une femme. Elle s'est présentée sous le nom de Mylina. Elle pleurait, et pour ne rien arranger, il s'était mis à pleuvoir. J'ai eu du mal à comprendre pourquoi elle pleurait... J'imagine que cela devait être un problème de sentiments, mais je ne comprends pas pourquoi pleurer pour ça...
Elle a disparu dans la mer d'ailleurs. Elle a été comme aspirée, et malgré mes efforts pour la retrouver, je n'ai rien pu faire. J'ai trouvé sur la plage une bouteille contenant un message en rapport avec sa disparition, apparue par je ne sais quelle magie. Mais je dois avouer que toute cette affaire me préoccupait bien peu ! J'avais surtout très mal à la tête ! Je suis parti au château, c'était la deuxième fois que je franchissais ces grilles, et j'ai donné la bouteille à un soldat... Grand bien lui fasse d'ailleurs, cela ne me regarde plus !
Tout ce que je demande, c'est de dormir... Ce coup a la tête doit être plus grave que je le pense... Je vais encore me recoucher... | |
| | | Quatre Ashen
Nombre de messages : 133 Age : 51 Localisation : Merkia Date d'inscription : 01/03/2007
| Sujet: Re: Journal intime de Quatre Lun 5 Mar - 13:59 | |
| Dydd Iau, 11ème jour du mois de l'Endhöten, Année 3767 du Royaume, 30ème année du cycle de Caranthir.
Il semblerait que mon séjour dans cette ville se prolonge ! Cette cité qui au départ n'était sensé m'offrir qu'un abri pour quelques jours va apparement devoir supporter ma présence plus longtemps. Il faut dire que l'endroit est très agréable je trouve. La plaine juste à côté est magnifique, et y faire des ballades est un vrai plaisir ! De même, galoper sur la plage me donne des sensations très agréables. Il y a même une forêt un peu plus loin que je n'ai pas encore visité, mais, sans nul doute, je le ferai dès que j'en aurai l'occasion !
Si je dis que je vais prolonger mon séjour à Merkia et sur ses territoires, ce n'est pas uniquement parce que l'endroit me plait ! Je viens de m'inscrire à un tournoi organisé par un certain Tarau le Noir... Les affiches étaient placardées partout en ville, et cela a attisé ma curiosité. Après avoir passé une ridicule épreuve de sélection, on m'a donné un numéro pour le tournoi. Je ne sais pas si j'arriverai à faire quelque chose ! Il devrait y avoir beaucoup de beau monde là-bas ! Des mages qui seront sans doute beaucoup plus puissants que moi ! Mais après tout, je ne me suis pas inscrit pour gagner, mais justement pour voir ses redoutables mages et leurs capacités ! Qui sait si en les observant, je n'apprendrai pas une quelconque technique ?
A ce propos... J'ai revu cette jeune femme de la plage contre le golem. Elle s'inscrivait elle aussi à ce tournoi. Cette fois-ci, nous avons pu nous présenter plus calmement. Elle s'appelle bien Yuna comme le disait ce Ghadet, que je n'ai pas revu d'ailleurs... Elle m'a dit être amie de la souveraine de ces lieux. Elle semble donc faire parti de la noblesse, ce qui explique pourquoi tant de soldats se mobilisaient tant pour l'aider. J'ai également appris que c'est donc une souveraine qui dirige Merkia. Une Reine... Dame Abyss de... Ah ! Cette mémoire infidèle ! Je savais que je n'en retiendrai pas le nom ! Cela est étrange qu'une femme puisse gouverner... Mais ici, cela leur parrait normal... Après tout, pourquoi pas ? Sans doute cette dame Abyss dispose-t-elle d'une poigne de fer...
Le monde est bizarre quand même... Une femme reine... Dans mon pays... Enfin... Dans le Royaume du Nord, cela serait complètement impensable ! | |
| | | Quatre Ashen
Nombre de messages : 133 Age : 51 Localisation : Merkia Date d'inscription : 01/03/2007
| Sujet: Re: Journal intime de Quatre Lun 5 Mar - 13:59 | |
| Dydd Sadwrn, 20ème jour du mois de l'Endhöten, Année 3767 du Royaume, 30ème année du cycle de Caranthir.
La journée aura été amusante... ou écoeurante, selon les points de vue.
J'ai revu aujourd'hui Ghadet, au hasard d'une promenade au galop avec Tyrnoth. Il semblait avoir eu une altercation avec des Orcs. A ses côtés, une jeune femme, ravissante ma foi. Comment s'appellait-elle déjà...? Ah oui, cela me revient maintenant ! Je crois que c'était Aeriad... Ghadet avait réussi à faire prisonnier un Orc, et il demandait mon aide. Il devait partir rapidemment ailleurs, des cris s'entendaient au loin il me semble. Je n'y avais pas fait attention sur le moment. Il souhaitait que je garde l'Orc, ainsi que cette femme.
Elle me semblait perdue... ou naïve... Un mélange des deux après tout... Je ne sais pas pourquoi, elle m'a proposé de lui apprendre ce que je savais sur la magie, la guerre, bref, que je la forme à devenir une personne capable de tuer lors de grandes batailles... Quelle imbécile... Elle ne se rend pas compte... Elle ne se rend pas compte de ce qu'elle sera dans 10 ans si j'acceptais...
Moi... Que suis-je donc devenu ?
C'est la nuit, quand j'essaye de m'endormir que je me rends compte de ce que je suis. Quand la nuit descend et que je me retrouve peu à peu dans les ténèbres de ma chambre. Je n'ai plus de coeur, je n'ai plus d'état d'âme... Seul compte pour moi la mort que je peux donner, et qu'un jour, enfin, je trouverai moi même...
Lorsque Ghadet est revenu, Aeriad était partie... Mes propos l'ayant sans doute vexé. Pour tromper le temps, je m'étais mis à enfoncer ma dague dans l'Orc... Oh, trois fois rien... J'enfonçais à peine la lame, et je la laissais courir sur sa peau. Les cris qu'il poussait alors qu'il ne pouvait pas bouger, son regard, ses gestes désespérés qui ne servait à rien... Il voyait la mort de si près... J'étais fasciné... Mais Ghadet a arrêté mes gestes... Il ne voulait plus que je le torture. Par pure provocation, j'ai essayé de tuer l'Orc en lui enfonçant ma lame dans le coeur et en la tournant... Mais Ghadet s'est précipité et l'a sauvé...
Je le regardais soigné l'Orc... Je ne le comprenais pas. Pourquoi le sauver ? Ce n'était qu'un Orc... Quel attachement à la vie inutile !!!
Finalement, j'ai ramené Ghadet et l'Orc au château. Ghadet voulait prévenir les autorités qu'une grande armée d'Orc s'amassait près des frontières de Merkia. Les jours qui vont suivre vont peut-être être très interessants... Il y aura peut-être une guerre...
Peut-être même que j'y laisserai ma vie, tiens... | |
| | | Quatre Ashen
Nombre de messages : 133 Age : 51 Localisation : Merkia Date d'inscription : 01/03/2007
| Sujet: Re: Journal intime de Quatre Lun 5 Mar - 14:01 | |
| Dydd Gwener, 5ème jour du mois du Roi, Année 3768 du Royaume, 30ème année du cycle de Caranthir.
Nous avons changé d'année... Du moins dans le calendrier que j'ai l'habitude d'utiliser... C'est pour cela qu'il y a plusieurs jours déjà que je n'ai pas rempli ce journal. Après les derniers jours du mois de l'Endhöten, qui marquait la fin des grosses chaleurs estivales, les 5 jours Northdaliens, sans mois ni noms, ont succédé, pour finalement laisser la place au Dydd Llun 1er, entamant une nouvelle année. Là encore, je n'ai pu écrire car je pensais aux traditionnelles fêtes qui marque le passage à l'an nouveau, l'anniversaire de notre Royaume et de sa capitale, Northdale, qui fêtait là sa 3768ème année... 3768 ans d'expansions, de dominations... 3768 années marquées par les guerres, que nous provoquions, ou dans lesquelles on nous avait forcé la main ; ou les périodes de paix. 3768 ans d'histoire de tout un peuple... Vivrais-je assez vieux pour voir les 3800 ans du Royaume ? J'espère que non... Chaque jour que je passe ici, sur cette terre, est une torture qui devient de plus en plus insuportable ! Même ici, en terre de Merkia...
Je continue de faire mon petit nid dans cette ville d'ailleurs. Il y a bien longtemps que j'aurais dû la quitter ! Pourtant, quelque chose me retient là. Je ne sais pourquoi... Le Grand Ancêtre aurait-il écrit que je doive terminer ma vie ici ?
Je continue de rencontrer des gens, qu'ils soit Merkiens, ou qu'ils soient étrangers, comme moi...
Je répugne la plupart par ma manière de me conduire, par mon désinterêt pour la vie des autres...
Si seulement ils savaient que ce désinteressement pour la vie des autres, je l'ai également pour la mienne... A chaque fois que je tue quelqu'un ou quelque chose, c'est comme un appel à l'aide, comme si ma cible était une image de moi et que je souhaiterais ainsi me tuer...
Peut-être qu'un jour, une de ses rencontres sera tellement énervé par moi qu'elle décidera d'essayer de me tuer...
Si seulement cette rencontre pouvait me rendre ce service... | |
| | | Quatre Ashen
Nombre de messages : 133 Age : 51 Localisation : Merkia Date d'inscription : 01/03/2007
| Sujet: Re: Journal intime de Quatre Lun 5 Mar - 14:01 | |
| Dydd Iau, 11ème jour du mois du Roi, Année 3768 du Royaume, 30ème année du cycle de Caranthir.
Il y a de cela quelque jours, j'ai fait une rencontre vraiment incroyable, mais également troublante pour moi. J'ai rencontré une dame élégamment habillée... Ma première idée était de la considérer comme ces femmes nobles qui me font horreur, comme tous les autres nobles, à l'image de cet arrogant Don Galenas. Elle faisait effectivement partie de la noblesse. Et quelle noblesse ! Le Destin avait placé sur ma route Abyss, souveraine majestueuse de Merkia... Je ne sais pas ce qui m'a pris, mais j'ai perdu tous mes moyens. Moi qui d'habitude arrive à rester entièrement maître de moi, à ne pas céder à la colère et à contrôler mes émotions, je sentais toute ma combativité me battre.
Moi qui depuis trop longtemps ne respecte plus rien à personne, je sentais que je lui devais ce respect... Inconsciemment, je l'ai saluée comme on salue les Rois dans le Royaume du Nord... Elle a dû me trouver bien ridicule !
Il a fallu que je le vois de mes propres yeux ! Yuna m'en avait parlé, mais j'avais eu du mal à le croire... Je ne croyais pas possible qu'une femme puisse gouverner... Mais finallement, cela n'est que la tradition de mon pays qui me faisait penser comme ça, je suis certain que cette Abyss rempit parfaitement son devoir de Reine.
Lorsque j'ai rencontré Abyss, j'étais en compagnie... en mauvaise compagnie en fait. Je ne sais pas comment il a pu faire, mais Samael m'a retrouvé. Je savais que je n'aurais pas dû m'attarder en cette cité ! Si j'étais parti, il serait arrivé trop tard et ne m'aurait pas retrouvé... Que dois-je faire ? Repartir ? Encore une fois ?
Pourquoi s'acharne-t-il tant sur moi ? Pourquoi tente-t-il de me mettre ses idées insidieuses dans la tête...? Comme si je n'avais pas assez de problèmes déjà ! | |
| | | Quatre Ashen
Nombre de messages : 133 Age : 51 Localisation : Merkia Date d'inscription : 01/03/2007
| Sujet: Re: Journal intime de Quatre Lun 5 Mar - 14:02 | |
| Dydd Sul, 14ème jour du mois du Roi, Année 3768 du Royaume, 30ème année du cycle de Caranthir.
Devrais-je me préparer à quitter précipitemment le Royaume de Merkia ? Quelqu'un est au courant pour mon premier secret...
J'étais parti m'entrainer en forêt avec Tyrnoth dans la plaine séparant la cité du château, et sur ma route, j'ai croisé un loup... Il était si beau... Il me fascinait tant... Tant de puissance potentielle dans cette bête qui semblait calme. J'ai laissé mon cheval et je me suis allongé, tranquillement. Je ne sais pas pourquoi j'ai agi comme ça, au fond, je savais que ça n'allait pas marcher. J'espèrais que le loup se jetterait sur moi et arriverait à... me tuer...
Mais comme d'habitude à chaque fois que j'essaye de mourir, je suis "protégé"... Ou plutôt maudit...
Le loup s'est attaqué à ma gorge... Il n'a pu y enfoncer ses crocs que très peu dans ma peau... Pareil à ma main au moment où il s'y est jeté, quand je me laissais faire... Après tout, je n'aurais même pas dû espérer...
Tout aurait pu s'arrêter là, un échec de plus rendant mon coeur encore plus dur et froid... Mais ce loup s'est transformé... En réalité, il s'agissait de ce Maltaluin... On aurait dit que je lui faisais peur...
Il est au courant... Il risque de le répéter... Des gens seront au courant... Vont-ils encore se mettre à me pourchasser ?
Je crois qu'il va falloir que je tue cet elfe... | |
| | | Quatre Ashen
Nombre de messages : 133 Age : 51 Localisation : Merkia Date d'inscription : 01/03/2007
| Sujet: Re: Journal intime de Quatre Lun 5 Mar - 14:03 | |
| Dydd Sul, 5ème jour du mois de la Reine, Année 3768 du Royaume, 30ème année du cycle de Caranthir.
Merkia s'est littéralement transformée. L'hiver commence à étendre son pouvoir sur le pays et les paysages se métamorphosent. Alors que j'étais sur la plage, avec Tyrnoth, l'épaisse brume m'y a surpris. On n'y voyait qu'à quelques pieds seulement. Cela me rappellait ces épaisses brumes qui couvraient les côtes du Royaume. C'était une véritable plaie pour nos marins lorsqu'ils rentraient au pays, car ils se devaient d'être très prudents.
J'étais donc là à entraîner mon cheval lorsque ce Maltaluin refit son apparition. Je ne pouvais laisser passer une telle occasion. C'était trop beau. Profitant de la brume qui me dissimulait, j'ai enduit la lame de ma dague du produit que Ghadet m'avait donné. Mais Maltaluin, toujours armé de son arbalète, m'avait tiré un carreau, blessant ma main. La dague m'échappa et je dus le combattre avec mon épée courte. Combat interessant du reste... Bien que manier mon épée de la main gauche me gênait... Je réussis à reprendre ma dague, et parvint à le toucher avec. Mais l'effet que j'espérais n'eut pas lieu ! Ou Ghadat m'avait roulé, ou bien cet elfe devait disposer de je ne sais quel pouvoir... Au lieu de tomber paralysé, il continua le combat. D'ailleurs, la dague en elle même ne l'avait pas blessé... La plaie s'était refermée aussi simplement que cela...
En revanche, il sembla perdre peu à peu sa vue. Il me rata plusieurs fois, et de beaucoup. Mais il parvint à me blesser à nouveau, à l'épaule gauche cette fois-ci... Le combat se poursuivit encore pendant un moment, où il parvint à m'atteindre une nouvelle fois à cette épaule... Mais il finit par me dire que je ne pourrai pas le toucher. Il tenta lui même de se blesser, mais rien n'y fit...
Après tout, je décidai d'arrêter le combat. Au moins étais-je rassuré, il n'avait pas raconté à d'autres ce qu'il avait vu de moi. Peut-être ne le fera-t-il pas, mais je ne peux pas lui faire confiance. Il faudra bien que je trouve le moyen de l'abattre...
Toujours est-il que je ne me suis pas servi de magie pendant ce combat... Cela fait bien longtemps que je n'ai pas pratiqué d'ailleurs... Peut-être bien depuis la bataille contre cette créature sur la plage avec Yuna... En rentrant, j'ai réussi à guérir ma main, mais je n'ai pas réussi à faire autant avec mon épaule, plus atteinte. Il faut également dire que je n'ai jamais été très fort en matière de guérison... J'ai essayé de la soigner comme j'ai pu, mais j'ai également mis une bande que j'ai dissimulé sous mon armure de cuir.
Par la même occasion, je devrais reprendre l'entraînement sur la maîtrise de la glace et de la flore.
Tout ces évènements m'énervent... Il faut toujours que cela m'attire des problèmes ! Jamais je ne pourrai trouver un semblant de paix ! Tout ça me rend hors de moi et...
*Le journal s'arrête brusquement* | |
| | | Quatre Ashen
Nombre de messages : 133 Age : 51 Localisation : Merkia Date d'inscription : 01/03/2007
| Sujet: Re: Journal intime de Quatre Lun 5 Mar - 14:03 | |
| Dydd Sul, 12ème jour du mois de la Reine, Année 3768 du Royaume, 30ème année du cycle de Caranthir.
Nuit interessante... Alors que j'étais sorti dans le noir le plus complet, j'ai à un moment quitté le chemin qui serpente la plaine, aussi m'y suis-je perdu. J'ai alors suivi une lumière, un grand feu je pense. Je me suis retrouvé vers ce que je pense être un camp de bûcheron. J'allais presqye y arriver lorsque dans le noir de la forêt, j'ai aperçu une faible lueur verte semblant flotter dans les airs. Poussé par la curiosité, je m'y suis dirigé le plus discrètement possible. J'ai cru reconnaître la voix de cet elfe, Maltaluin, en compagnie d'un homme que je ne connaissais pas. En tout cas, j'ai eu la confirmation que c'était bien Maltaluin quand un carreau a failli me toucher en pleine tête. Je suis bon pour en garder une cicatrice sur la joue, mais c'était pas passé loin. En revanche, cette fois-ci, il était devenu complètement aveugle. Un bon avantage pour moi. Cela dit, il semble avoir compensé sa cécité par une ouïe plus développée. Je crois qu'il savait toujours où j'étais... Bon, il lui manque de la précision encore, mais je pense qu'à quelques pouces près, il parvient à me localiser...
Je m'étais désinteressé de l'autre homme, et je m'apprêtais à passer à l'attaque. Grave erreur de ma part de n'avoir plus fait attention à l'autre. Au moment où j'allais me lancer sur l'elfe, il m'a attaqué. Il se trouvait dans mon dos et j'essayais déjà de me débattre, lorsque je senti qu'il cherchait mon cou. Quand il y parvint, je sentais une morsure. Ses dents commençaient à s'enfoncer dans mon cou, et je sentais mon sang s'écouler. A ce moment là, impossible de crier, je ne pouvais rien dire... C'est toute ma vie qui me quittait, je le ressentais. Dans un éclair de lucidité, je vis Maltaluin qui armait son arbalète dans ma direction. Je me retournai pour que ce vampire (?) soit touché si l'elfe tirait. Mais il ne l'a pas fait... Et je continuais de sentir ma vie partir. En fait, ça ne faisait pas si mal que ça... Juste un peu, au début, quand il avait planté ses dents. Mais après, pour moi, c'était presque devenu... agréable... C'était pas si mauvais, finalement. Je ne pensais déjà plus, tout devenait confus autour de moi. Je me débattais de moins en moins vigoureusement, et je songeais déjà à me laisser faire totalement, lorsqu'il arrêta et ma lâcha. Je tombai lourdement sur le sol, sans force... A bien y réflechir, je crois que c'est de la déception que je ressentais. C'était si bon, que je crois que juste avant de mourir, j'aurais connu le plus grand état de bonheur qu'il soit. J'essayais de me relever en faisant pression sur mon cou pour que le sang arrête de couler, mais j'en avais trop perdu. Cet effort me fit perdre connaissance...
Je n'avais qu'une conscience très vague de ce qui se passait. Tout me parraissait si loin... J'ai dû rester comme ça plusieurs minutes pour récupérer un peu. La morsure au niveau du cou se refermait relativement vite... Il me semblait vaguement reprendre conscience lorsque je sentis un projectile entrer dans ma cuisse. Ceci me réveilla définitivement... Il s'agissait d'un carreau de Maltaluin, qui se décida à m'achever. Par pur reflexe, j'essayai de lui échapper, en me traînant au sol, incapable de me relever encore... S'il devait me tuer ce soir, il devait le mériter...
A terre, je me défendais comme je pouvais. Mais l'handicap de l'elfe ne l'aidait pas. Il chuta, et chercha un arbre pour se relever. C'est alors que j'espérais que le vampire se déciderait à le tuer... Hélas, pour je ne sais quelle raison, il se refusa à le faire. Comme je me sentais désormais capable d'aligner quelques pas, je décidai de mettre une bonne fois pour toute fin à la vie de l'elfe puisqu'il avait été encore incapable de prendre la mienne. Mais quand je l'ai vu, assis au sol, paraissant égaré, je ne sais pas pourquoi, mais je n'ai pas pu frapper... Qu'est-ce qui m'empêchait donc ??? Je ne me comprenais plus. Peut-être la fatigue, ou les blessures...
Je m'assis à côté de lui, et nous nous sommes mis à parler. Je me suis aperçu qu'il aimait quelqu'un... Peut-être est-ce pour ça qu'il ne voulait pas vraiment se battre contre moi, seulement pour défendre sa vie, s'il y était forcé, qu'il se refusait à me tuer (Pourtant, c'est si simple et si amusant...).
Puisqu'il fallait le forcer, alors j'allais l'y forcer... Avant de partir, je menaçais de tuer celle qu'il aimait quand je l'aurai trouvée. Il sait très bien ce qu'il doit faire pour éviter que cela arrive... | |
| | | Quatre Ashen
Nombre de messages : 133 Age : 51 Localisation : Merkia Date d'inscription : 01/03/2007
| Sujet: Re: Journal intime de Quatre Lun 5 Mar - 14:04 | |
| Dydd Iau, 16ème jour du mois de la Reine, Année 3768 du Royaume, 30ème année du cycle de Caranthir.
Depuis plusieurs jours, il règne une ambiance très excitante à Merkia. La ville est assiégée. Et pas par des stupides Orcs ou je ne sais quelle sous-race qui ne mérite pas qu'on s'y attarde. Mais par des vampires. La lune rouge et une nuit sans fin se sont étendues sur le Royaume tout le Royaume. Le château est déjà entre leurs mains. Ils sont juste sous les murailles de la ville. Jusqu'à maintenant, ils n'ont pu pénétrer la Cité, car en cet endroit, le jour n'a pas été vaincu. J'ai appris que cela était dû à la magie, qui maintenait une luminosité sur la ville. La sourcede ce pouvoir se trouve au temple, mais je n'en sais pas plus.
Je me réjouis déjà de la batille qui va avoir lieu...Peu m'importe le vainqueur, du moment qu'il y a bataille.
J'ai rencontré Ghadet aujourd'hui, d'ailleurs. Sur les remparts. Cet imbécile m'en veut toujours pour le coup de l'Orc d'ailleurs ! Qu'est-ce qu'il peut me paraître ridicule quand il semble s'énerver ainsi. Il faudrait qu'il apprenne que quand les grandes personnes de 6 pieds font certaines choses, celles de 3 pieds ne font pas de commentaire...
Sur ces mêmes remparts, j'y ai rencontré d'ailleurs une autre personne... Un certain Alion si je me souviens bien... Personne curieuse. Rah ! Et il a cette manière de sembler vouloir vous regarder de haut qui m'agace ! Toujours est-il que pour quelqu'un que je n'avais jamais vu dans la cité, il parait en connaître un bon bout pourtant sur le sujet des vampires et de leurs attaques... Il s'entêtait à vouloir me voir partir vers le temple pour protéger la source de lumière, comme Ghadet l'avait fait. Pourquoi ferais-je ça ? Ca empêcherait la grande bataille d'avoir lieu... Contempler le ciel qui s'assombrissait déjà faisait naître chez moi un petit sentiment de bonheur. J'arpentais les rues, me dirigeant à un rythme léger vers le temple. Je voulais voir le petit combat qui devait s'y livrer. C'est en route que je me suis retrouvé de nouveau avec Vorlen. Je ne sais pas si j'étais heureux ou malheureux de le voir. J'ai tout de suite repensé à ce qu'il s'était passé il y a quelques jours. Est-ce que cela allait recommencer ? Est-ce que je le voulais vraiment ou pas ? C'était une véritable torture de l'esprit... Il s'était rapproché très près de moi, et alors qu'il me parlait, j'ai vu son regard un instant dériver vers mon cou. Comment est-ce que je devais réagir...
Subitement, je me sentis prêt. S'il voulait le faire, je n'allais pas opposer de résistance. Mais une explosion eut lieu juste à côté, et Vorlen se désinteressa de moi, regardant vers les débris qui tombaient ça et là, ainsi qu'un personnage pour le moins étrange. Un autre vampire... Mais très vite, il revint sur moi, me prenant le bras fermement. Que voulait-il ? M'imobiliser ? M'empêcher de fuir ? Je ne souhaitais pas faire ça. J'allais me laisser faire. Il murmura quelque chose à mon oreille, comme quoi il ne me tuerait pas, je ne comprenais pas tout vraiment...
Et rapidement, il plongea dans mon cou et se mit à me mordre plus fermement que la dernière fois. Pourquoi me faisait-il mal ? Pourquoi ? La dernière fois, le début avait été moins douloureux. Il avait dû aller plus doucement. Il voulait me torturer ?
Mais j'oubliais bien vite tout ça quand je sentis mon sang quitter mon corps, et lui qui le buvait... Il me sembla que l'autre vampire avait parlé, mais c'était si loin... Toujours est-il que Vorlen s'arrêta à ce moment là. Je voulais qu'il continue, mais je ne crois pas avoir réussi à articuler correctement mes mots. Mais pourquoi s'arrêtait-il ? Il m'avait pris moins de sang que la dernière fois, je pouvais le ressentir... C'était frustrant quand il s'arrêtait... Était-ce en rapport avec ce qu'avait dit ce vampire ? Je ne sais pas...
Il me lacha le bras et me mit un foulard autour du cou, pour protéger et cacher ma blessure. J'essayais de maintenir les yeux ouverts et de rester conscient. Mais c'était dur. Je vacillais déjà... Lui offrir mon sang me mettait dans un grand état de fatigue. Je déteste cet état là ! C'est comme cela que l'on est à la merci d'un ennemi. Je déteste être vulnérable ! Mais simplement pour le plaisir que je ressentais, je voulais quand même prendre ce risque. Et puis... face à Vorlen... Ne me montrais-je pas déjà trop vulnérable ?
L'autre vampire continuait de parler, mais pour moi, il n'y avait aucun sens... Je n'arrivais plus à aligner mes pensées... Déjà, je ne tenais plus debout. Lorsque Vorlen me lacha, je tombai à terre... J'essayais de rester éveillé, mais j'étais trop assomé... Je ne me rappelle plus très bien de ce qui a suivi | |
| | | Quatre Ashen
Nombre de messages : 133 Age : 51 Localisation : Merkia Date d'inscription : 01/03/2007
| Sujet: Re: Journal intime de Quatre Lun 5 Mar - 14:05 | |
| Dydd Sul, 19ème jour du mois de la Reine, Année 3768 du Royaume, 30ème année du cycle de Caranthir.
La journée d'hier aura été certainement la plus périleuse de toute mon existence... En me réveillant, je contemplai à nouveau cette marque au niveau du cou. Bien vite, je la dissimulai à l'aide du foulard que m'avait donné Vorlen. Je ne sais pas trop pourquoi, mais je ne veux pas que trop de monde s'aperçoive que je porte ce genre de blessure. Ce foulard blanc la dissimule donc assez bien. Je me restaurai assez rapidement d'un morceau de pain, pris dans la grande salle de l'auberge, avant de sortir, pour me retrouver presque nez à nez avec Maltaluin. Toujours aussi aveugle du reste. Je me dis que c'était là une occasion bien tentante de le suivre pour essayer de connaître l'identité de celle qu'il aimait. Avec un peu de chance, il irait la voir, ou du moins trouverais-je des indices. Sans parler, je m'éloignais comme si je n'étais qu'un simple passant, mais lui emboîta le pas à une certaine distance...
J'en étais là lorsque cet elfe rencontra Ghadet. Décidement, ce Kender arrivait à chaque fois qu'il ne fallait pas. Je me dissimulai dans un petit renfoncement du mur, en réalité l'entrée d'une maison. Il semblait parler tranquiilement lorsque j'eu la certitude qu'il m'avait repéré. Grillé ! Si je voulais continuer de suivre l'elfe pour trouver sa chère et tendre, il fallait que je change d'endroit. Le destin fut avec moi. J'avais dû m'appuyer sans prendre garde sur la porte qui s'ouvrit, et je basculai en arrière. Par chance, la maison était pour le moment inoccupé. Je refermai bien vite la porte. J'observais tout autour de moi. Une lucarne au plafond me permettrait d'atteindre le toit. Je fis un bond et y parvint. Sans trop de difficulté, je me glissais sur le toit, et marchant avec prudence, je me positionnais au dessus de l'Elfe et du Kender. J'étais ainsi allongé à pouvoir les observer de nouveau en paix, lorsqu'une tuile sur laquelle je prenais appui, mal fixée ou trop vieille, céda sous mon poids. Je glissai et manqua de tomber dans le vide, mais dans un reflexe, je parvins à me rattraper à la corniche. Quel maladroit je faisais ! Je vieillisais ou quoi ? Mais pour le coup, plus aucun moyen d'être discret désormais. A la force des bras, je parvins à reprendre position sur le toit, mais les paroles de Maltaluin m'exortait à me montrer. Se battre ici et maintenant ? Non, aucun interêt et surtout, aucun amusement. Il fallait que je retrouve celle qu'il aimait. Je devais trouver le moyen de m'échapper pour le suivre à nouveau plus tard. Je pris mon élan pour sauter sur le toit opposé, mais une tierce personne devait être là. Je sentis qu'on m'attrapa la jambe au moment où je sautais. Déséquilibré, je m'étalais sur le toit, et ma tête heurta violement la corniche, me plongeant dans le noir le plus complet.
Je n'ai aucune idée de ce qui a pu se passer durant tout ce temps... Ni qui m'avait assomé, ni les endroits où j'avais été emmené, ni même combien de temps s'écoula jusqu'à mon réveil.
Je reprenais faiblement mes esprits, bien que tout me paraissait encore très vague. Je n'étais pas très sûr de l'endroit où je me trouvais, et je n'arrivais pas encore à ouvrir les yeux. Sous moi, il me semblait sentir de la neige. C'était très flou. Peu à peu, mes sens redevinrent un peu plus fin. Je sentis qu'on commençait à enlever délicatement le foulard que je portais. Je croyais être en sécurité. Je pensais savoir qui se trouvait en face de moi. J'ouvris doucement les yeux, et cela fut comme si la foudre tombait sur moi. Par Odin... Ce n'était pas "lui"... C'était Yuna. Par reflexe, ma main se porta à mon cou et se crispa sur le foulard. Je ne voulais pas qu'elle l'enlève. Je ne voulais pas qu'elle s'approche de moi. J'essayais de me débattre, mais je me sentais immensément fatigué. Pourtant, je n'avais que peu de blessures. Elles avaient été soignées. Bien vite, j'essayais de savoir pourquoi j'étais blessé, et pourquoi j'étais dans cet état de fatigue. J'en arrivai vite à la conclusion que j'avais dû me transformer. Devant qui ? Qui l'avait vu ? Qui le savait désormais ? Un secret que je cachais depuis des années et qui m'avait tant fait souffrir par ce qu'il impliquait ainsi dévoilé en une journée... Je ressentais des présences, mais je ne parvins pas à les identifier. Je crispais ma main sur le foulard. Elle me demanda de choisir... Devenir un vampire, ou mourir. Je ne voulais pas qu'elle me morde, pas elle ! Non ! L'idée m'étais insuportable. Je ne voulais pas qu'elle me morde. Seule une personne pouvait le faire.
Yuna fut éjecté par je ne sais qui. Ghadet je crois... Il était là ? Par tous les dieux... Il devait donc savoir pour ma transformation. Mais je ne pris pas beaucoup de temps pour reflechir. Je devais échapper à Yuna. Mon état de fatigue ne me permettait pas de me relever, mais je devais tout tenter pour quitter cet endroit. De toutes les forces que je pouvais trouver en moi, je me retournais et commença à ramper sur le sol, il fallait à tout prix que je m'éloigne. Mourir...? Peut-être... Mais pas comme ça ! Pas par elle ! Ce n'était même pas la paix que je trouverais... C'était une seconde "vie", si l'on pouvait appeller ça comme ça. Non, je ne voulais pas. Mais quelqu'un s'assit sur moi pour m'empêcher d'avancer. J'identifiais facilement Maltaluin. Lui aussi devait savoir. Alors j'allais mourir ? Comme ça ? Par cette vampire ??? Ce n'était pas ce que j'avais espéré. Ce n'était pas ce que je voulais. Autour de moi, des combats avaient lieu, opposant Yuna et Ghadet il me semblait... J'aperçus également Scyr. Plusieurs fois, Maltaluin fut enlevé de mon dos. Plusieurs fois je recommençais cette course desespérée... Plusieurs fois l'Elfe revenait pour m'empêcher de fuir. Il semblait en ressentir un plaisir sadique. Après tout, c'est ce que je cherchais, c'est ce que je lui demandais de faire. Mais je ne croyais pas que cela allait se passer comme ça. Je n'allais pas mourir, c'était bien plus vicieux que ça. Je me pris à penser que Maltaluin, par cet acharnement à me maintenir pour m'amener à une mort que je craignais par dessus tout, devenait comme moi. Lui aussi il allait avoir du plaisir à donner la mort maintenant ? Quelle ironie... J'ai cherché la mort de tant de moyens, et maintenant qu'elle se présente à nouveau à moi, je fais le difficile et refuse cette mort-là. J'ai perdu... Et Maltaluin va peut-être me remplacer dans le rôle du tueur. Tout est écrit, le Grand Ancêtre a figé notre destinée bien avant que tout commence. Sur ce coup-là, il s'est montré bien pernicieux...
Encore une fois, on me dégage de Maltaluin, ou plutôt désormais, de ce tigre blanc qui m'a cassé une côté à peser de son poids sur moi. De nouveau j'essaye de partir. Une main m'attrape. Je relève les yeux, je reconnais Vorlen. J'arrête mes efforts, je me sens sauvé. Je l'entends discuter avec Yuna sur un ton tendu. Puis il vient me murmurer de ne surtout pas boire son sang. Je ne comprends pas très bien pourquoi il me dit ça, mais j'obéi. Alors il s'approche de mon cou. J'enlève mon foulard. Lui, il peut. Lui, je veux bien. Je bascule ma tête en arrière. Il commence. Je ressens la morsure, et je ressens ensuite le sang couler. Je m'abandonne, mais je suis alors pris de plusieurs spasmes. Ca ne fait rien, qu'il continue. Qu'il continue autant qu'il veut. Il fait durer ça longtemps, mais il boit très doucement. Quand il s'arrête je sais qu'il aurait pu aller beaucoup plus loin, et j'aurais souhaité qu'il le fasse. Mais la situation présente me revint en mémoire et je décidai de me taire. Alors, il se coupa et me présenta sa blessure. Ce qu'il m'avait dit me revint en mémoire, et il répéta d'ailleurs son conseil. Je m'approchais de sa blessure pour préserver les apparences devant Yuna, mais je ne bus pas de son sang. Alors il me releva. La tête me tournait. A ma fatigue de départ s'ajoutait le manque de sang. J'espèrais enfin être tranquille. Je replaçais mon foulard. Aux yeux de tous, j'allais devenir comme Vorlen, j'allais être un spawn. Mais Maltaluin, sous sa forme de tigre blanc (Mais... Ne serait-ce pas ma forme plutôt ? ), grognait. Avait-il vu quelque chose. Je priais pour qu'il ne dise rien. Yuna sembla se douter de quelque chose, et menaça Vorlen de mort, mais elle ne fit rien de plus. Le spawn me défendit contre Maltaluin, et nous parvînmes à quitter les lieux. Il m'aidait à marcher, et je lui montrai un passage pour rentrer dans la ville. C'est ici que mes dernières forces m'abandonnèrent, et Vorlen me chargea sur son dos pour m'emmener à l'infirmerie. Il me déposa sur un lit et les infirmières commencèrent à me donner des soins, mais je les sentais tendues à cause de la présence du spawn.
Il m'avait sauvé, et je le remerçiais pour cela. Il semblait pourtant ne pas trop être trouché par cela. Je devinai que cela était dû aux menaces de Yuna. Je ne fis pas de commentaires à ce sujet, mais pour le remercier encore, je lui proposais à nouveau mon sang. Il refusa dans un premier temps, arguant que je ne le supporterai pas. Devant mon insistance, il pretexta ne pas être sûr de pouvoir s'arrêter à temps. Peu m'importait ! Il m'avait sauvé la vie aujourd'hui... Au fond, peut-être était-ce dans la nature des choses qu'il la reprenne... Et même si je devais mourir à cause de ça, je découvrirai enfin ce que l'on ressent jusqu'au bout de la morsure. J'enlevais à nouveau mon écharpe et tournait la tête sur le côté pour lui laisser place à mon cou. Peut-être était-ce parce qu'il n'y avait plus toute cette pression, mais je ne sentis pas de douleur pendant qu'il me mordait. Ce n'était pas comme la dernière fois, il semblait faire plus attention. Je sentis les crocs traverser tout d'abord ma peau, puis rentrer plus profondément, jusqu'à atteindre mes veines. Elles ne résistèrent pas et bientôt le sang coula à nouveau. Je tremblais un peu, mais je continuais d'aimer terriblement ce que je ressentais quand il buvait. Il dépassa tous les seuils, jamais il n'avait bu autant en une seule fois. J'entendais vaguement les murmures horrifiés des infirmières, mais je m'en moquais. Qu'elles le laisse faire. Je sentais ma volonté devenir de moins en moins forte au fur et à mesure qu'il avançait. Cela continuait de monter, comme du pur plaisir. J'allais savoir très bientôt. Bientôt, je serai à l'apogée. Plus qu'une gorgée... Une seule... Vas-y, prend-là... Fais moi découvrir ce que cela fait... Juste une, ça suffira... Mais il s'arrête là... Non... Je finis par sombrer directement dans le sommeil après cela... | |
| | | Quatre Ashen
Nombre de messages : 133 Age : 51 Localisation : Merkia Date d'inscription : 01/03/2007
| Sujet: Re: Journal intime de Quatre Lun 5 Mar - 14:05 | |
| Dydd Mawrth, 21ème jour du mois de la Reine, Année 3768 du Royaume, 30ème année du cycle de Caranthir.
La guerre a pris fin... Aussi rapidement qu'elle semblait avoir commencé par une victoire foudroyante des vampires commandés par Yuna qui parvinrent à acculer toute la population merkienne dans les murs de la Grande Cité d'Argent, elle se termina par la destruction totale, mais peut-être devrais-je employer le terme d'anéantissement, de cette armée grouillante. La Reine est revenue dans sa Cité et elle est parvenue à la reconquérir. Par je ne sais quel pouvoir magique, la lumière triomphe désormais de la nuit obscure qui recouvrait l'immense plaine. Cette lumière a sauvé Merkia. Tous les vampires n'ont pas pu résister à cette force qu'ils redoutent tant. L'un après l'autre, ils sont tous tombés. Il n'y a, à ma connaissance, aucun survivant... La victoire merkienne est totale, paraite...
Je n'arrive cependant pas à partager cette grande liesse qui s'est emparée de toute la Cité. D'abord parce que je ne suis pas Merkien et que je ne m'en sens pas l'âme, mais aussi parce que...
Quel idiot je fais ! J'attendais quoi très exactement ?
J'ai vu Vorlen avec Scyr. Il semblait prêt à le mordre. Je me demandais également s'il n'allait pas le faire avec la Reine Abyss.
Je ne comprends pas... S'il avait tant envie de sang, pourquoi ne venait-il pas me voir ?
Je n'arrive toujours pas à le regarder dans les yeux. Il m'a forcé à le faire, mais c'était une vraie torture. Il m'a laissé là en disant qu'il avait faim, qu'il n'avait toujours pas mangé. Il s'éloigna pour retourner dans la Cité. Je voulais le rattraper. Je voulais lui demander pourquoi ? Pourquoi il ne me demandait pas à moi ? J'étais là... Il ne me voyait pas ? Je voulais lui crier pourquoi. Lui hurler pourquoi... Le frapper...
Après tout, c'était son droit. C'est un Spawn, il a besoin de sang... C'est normal qu'il cherche du sang. C'est normal qu'il aille dans la Cité à la recherche d'une victime pour satisfaire sa soif. Oui, c'est normal...
Non ! Ce n'est pas normal ! Il n'a pas le droit de faire ça ! S'il veut du sang, il n'a qu'à prendre le mien !
Qu'est-ce que je raconte ? Je divague... Il est libre... Après tout, je ne lui ai donné mon sang que quatre fois. Ce n'est pas pour ça que je devrais être le seul à lui en donner...
SI !
Non...
C'est ma faute aussi ! Pourquoi je me suis montré si vulnérable avec lui ? J'aurais dû être comme je suis avec tout le monde ! J'avais oublié pourquoi j'étais comme ça. Ca se termine toujours comme ça dès que j'essaye de créer des liens amicaux avec qui que ce soit. C'est ma faute, je n'ai pas à lui en vouloir, c'est moi qui n'aurait pas dû réagir comme ça. Mon coeur ne doit jamais se réchauffer ! Il doit rester froid avec tout le monde, sans exception. Dur comme la pierre !
Quel abruti je suis...
Maltaluin, aide-moi... Tu me cherches au moins ? Trouve moi vite... Et tue-moi qu'on en finisse...
Je suis si fatigué... | |
| | | Quatre Ashen
Nombre de messages : 133 Age : 51 Localisation : Merkia Date d'inscription : 01/03/2007
| Sujet: Re: Journal intime de Quatre Lun 5 Mar - 14:06 | |
| Cela me fait bizarre d'écrire ici... J'imagine que c'est ce que je faisais quand j'avais besoin de me confier à un interlocuteur qui ne viendrait jamais. Et là, je crois que c'est justement ce dont j'ai besoin. Mais cela me fait bizarre. J'ai l'impression d'écrire dans le journal d'un autre. Je n'arrive à pas à concevoir que cet autre, c'est moi.
Depuis que j'ai perdu la mémoire, j'ai lu ce journal de long en travers. Mais je n'avais pas l'impression de revoir ma vie, mais plutôt de lire un roman. Tout ces évènements me paraissaient entièrement étrangers à ma vie.
Je ne me reconnais jamais. Chaque fois que je vois mon visage dans un miroir, ou dans le reflet d'une vitre ou d'une flaque d'eau, je vois un inconnu. J'ai à chaque fois envie de dire "Bonjour", comme si c'était quelqu'un d'autre devant moi...
Je me sens toujours aussi perdu. On ne peut pas vivre sans passé. Et je crois que c'est pour ça que j'écris maintenant... J'imagine que je devrais dater cette page, mais il semble que j'avais pour habitude d'utiliser un calendrier particulier, sans doute celui utiliser dans ce Royaume du Nord que j'évoque... Mais tout comme le reste, ce calendrier s'est tapi dans un coin de ma mémoire. Bien caché quelque part... Se montrera-t-elle un jour à nouveau ?
Mon gros problème, c'est surtout Vorlen. Je ne sais pas trop comment agir avec lui. Des fois, je ne supporte pas d'être avec lui, et à d'autres moments, je souhaiterais qu'il soit là. Je ne sais pas pourquoi.
J'ai envie de le repousser et de le frapper, et parfois, je voudrais juste qu'il soit là. Il m'arrive de le ressentir comme une présence agréable, et l'instant d'après, d'y voir une présence nocive. Une présence qui me veut du mal, que je dois à tout prix éviter.
J'ai envie de le voir et de mettre le plus de distance entre lui et moi, de ne plus jamais le revoir de toute ma vie.
Quand il s'approche de moi, parce qu'il veut me prendre mon sang, je me sens nerveux, craintif, peureux... Un peu tout ça à la fois ! Je voudrais tout à coup le repousser, le frapper, lui interdire de s'approcher de moi. Je voudrais qu'il ne me touche plus jamais !
Mais je sais aussi qu'un peu plus tard, je ne voudrais plus qu'il s'arrête.
Alors j'essaye de rester calme, de me dominer, de ne pas essayer de le frapper, en espérant que le moment où je ne lui vouerai plus de haine arrive vite.
Il trouve que je suis distant. Il a raison. Pardonne-moi Vorlen, je ne voudrais pas te paraître distant et te décevoir, mais...
Mais je n'y arrive pas... Je suis désolé... J'ai... comme un blocage. Comme il y a un blocage dans ma mémoire, il y a un blocage avec toi...
Il voudrait que je retrouve ma mémoire, que je redevienne comme avant. Mais je n'y arrive pas... Je n'y arrive pas ! Je n'y arrive pas !!!
Peut-être que les raisons de ce blocage se trouve là où je bloque aussi : dans les dernières pages de mon journal. Je n'ai pas pu les lire. J'ai essayé, mais à chaque fois, je panique et je n'arrive pas à tourner les pages. C'est là qu'il y a peut-être, entre les lignes, la raison de mon suicide... raté. Vorlen voudrait que je me souvienne... Il faudrait que je les lises...
Il faut que je le fasse...
*Quatre repose sa plume, prend une respiration, et tourne quelques pages en arrière...*
*Une tâche d'encre s'inscrit alors sur cette page. Quatre avait repris sa plume pour continuer à écrire, mais la fureur a fait qu'il a brisé sa plume en écrivant...* | |
| | | Quatre Ashen
Nombre de messages : 133 Age : 51 Localisation : Merkia Date d'inscription : 01/03/2007
| Sujet: Re: Journal intime de Quatre Lun 5 Mar - 14:07 | |
| Dydd Mawrth, 2ème jour du mois de l'Endhöten. Année 3777 du Royaume, 39ème année du cycle de Caranthir
Dix ans ! Cela fait dix ans que je suis arrivé dans ce Royaume, et que je m'y suis fixé. Dans l'absolu, c'est une date à marquer, mais personnellement, je considère que je ne suis arrivé que plus tard. Quand je suis né... Quand je me réveillais dans un lit d'infirmerie, entouré de gens que je ne connaissais pas, parlant une langue que je comprenais mal. Il me fallut plusieurs jours pour comprendre ce qui m'était arrivé. Il m'a fallut m'habituer à vivre sans passé, ce qui était terriblement difficile de chercher des souvenirs et de ne voir que du néant. Je me sentais sans identité, je n'étais plus rien... Il m'a fallu me reconstruire. Repartir à zéro... Merkia me plut, je m'y sentais bien, et j'y rencontrais des gens attachants. Voilà qui finit par m'y fixer, alors que, à en croire ces pages que j'écrivais avant que je ne perde la mémoire, je ne devais pas y rester bien longtemps. Je me suis parfois inquiété de ce que je pouvais craindre pour vouloir à tout prix quitter la ville. Je ne le mentionne pas précisément. Peut-être que je prends un risque, mais je me sens si bien ici. Et il y a des gens dont je ne pourrais me passer ici. Après tout, il ne m'est rien arriver en dix ans, pourquoi m'arriverait-il quelque chose maintenant ? ¨ Par ailleurs, certains de mes souvenirs me reviennent peu à peu. Il y a six ans me revenait en tête le calendrier que j'utilisais. C'est une bonne chose, je préfère dater mes pages, cela me permettra de m'y retrouver plus tard. Je vois également parfois des évènements, mais c'est bizarre. Un peu comme un rêve, j'ai l'impression de me voir de l'extérieur. Ce n'est pas moi qui faisait ces actions, mais l'autre... sans doute est-ce pour ça que j'ai cette vision de l'extérieur. Je suis d'ailleurs content de ne pas avoir fait ces choses là. Je me rappelle qu'un jour, un souvenir m'était revenu d'un coup. Il... Il... Il avait vraiment fait quelque chose d'horrible. Je voyais ces images et j'entendis dans ma tête le rire de dément qu'il poussa alors. Je me mis à vomir, dégouté par ce que je voyais... Comment avait-il pu faire cela ?
Comment avais-je pu ?
De ces gens justement, que j'évoquais tout à l'heure, celui qui me vient sans cesse en tête est Vorlen. Que se passe-t-il en dix ans ? Il me connaissait déjà avant que je ne "tombe"... Déjà il semblait que j'en sois dépendant. Ce que moi même je peux toujours comprendre après tout. Je ne peux m'empêcher de sourire en repensant à notre première rencontre. Sans doute ne savait-il pas que j'étais quelqu'un de différent que celui qu'il connaissait. Lorsqu'il me sauta à la gorge, je paniquai, aggravant ma blessure, alors que le mieux à faire était de rester tranquille. Évidement, les choses s'améliorèrent par la suite, et je retombais dans un type de relation que devait avoir cet autre Quatre avec lui. Des fois... je me demande si... je ne peux me contenter que de ce simple don de sang de ma personne que je lui fait...
Mais je dois chasser ces pensées, elles ne servent à rien, ne font que me rendre plus confus et plus isolé vis-à-vis de moi même et des autres. Ces pensées sont idiotes. Et surtout... irréalisables. Elles ne font que me rendre plus fou !
Voyons le bon côté des choses ! Je dois me mettre des pensées plus joyeuses pour "fêter" les dix années de présence que j'ai ici. C'est vraiment un endroit où il y fait bon vivre. Tout y est florisant, c'est un endroit d'abondance. D'ailleurs, je vois bien l'évolution en dix années. Tout va à l'amélioration. La Reine et le Roi, qui me paraissent innaccessibles dans leur beau château par delà la plaine, gouvernent d'une manière excellente le Royaume. Je ne crois pas qu'il y ait eu d'autres souverains qui les égalent. Aussi loin où remonte mes souvenirs, nous sortions de la guerre contre les Vampires. Le château était malheureux à voir, la ville, assiégée mais jamais prise, avait malgré tout connu des dégats. Les bâtiments furent négligés et endommagés. La guerre fit beaucoup de mal au commerce, comme en témoignait le port qui restait une zone bien vide, ou je n'aimais pas vraiment me promener. Mais tout a été reconstruit, les nouvelles constructions sont magnifiques et rivalisent d'harmonie. Le port connait toujours une constante activité, tout comme le marché, endroit merveilleux où l'on n'y dort jamais. Des marchands de tous pays s'y retrouvent, on y parle toutes les langues.
L'année dernière, j'ai rencontré d'ailleurs un groupe de marchands qui apportaient d'épaisses fourrures et qui se trouvaient à parler ma langue natale. Je pus ainsi obtenir des nouvelles de mon pays d'origine. Encore qu'est-il vraiment le mien ? Je ne l'ai jamais connu dans un sens. Le Roi Caranthir règne toujours, mais la situation du pays est précaire. Le pays résiste, bien que difficilement, à toutes les invasions, et la situation économique stagne... Les problèmes viendraient de l'incertitude dans la continuité du régime. Le Roi n'a toujours pas eu de nouveau fils. Ce qui n'est pas étonnant car il n'a jamais voulu prendre une deuxième femme. Est-ce ma faute ? Non, non, non... Je ne suis pas son fils et je ne connais pas cet homme. Je suis de Merkia, j'ai toujours connu ce Royaume et je n'ai jamais voulu le quitter.
Bah ! Il faut que j'arrête de penser à ces tristes choses... Je crois que je vais flaner dans les rues de cette belle Cité d'Argent. Respirer le bon air... Et éviter de penser. Ca se termine toujours mal quand je le fais ! | |
| | | Quatre Ashen
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| Sujet: Re: Journal intime de Quatre Lun 5 Mar - 14:07 | |
| Dydd Gwener 28ème jour du mois des Nielthen, Année 3778 du Royaume, 40ème année du cycle de Caranthir.
La vie continue agréablement ici. J'en ai profité pour m'entraîner avec mon cheval, Tyrnoth. Hum, il rentre vraiment dans la force de l'âge. Il court toujours aussi bien qu'avant, mais je sens que bientôt, il commencera à baisser. J'y reste attaché. C'est un lien entre moi et "l'autre". Il a même connu le Royaume du Nord.
Cela dit, tout se passe bien entre lui et moi. Je me rappelle qu'au tout début, il avait senti que quelque chose ne passait pas bien. Que j'avais changé. Il s'est méfié, mais j'ai réussi à l'apprivoiser à nouveau. Nous formons lui et moi un seul corps quand nous sommes au galop. Je ressens un sentiment... je ne saurais pas le décrire ! c'est quelque chose de vraiment extraordinaire lorsque nous allons bon train, et que nous enchainons diverses figures. Je suis vraiment très fier de lui, c'est un bon cheval ! Peut-être le meilleur ?
Je crois savoir qu'avant, j'étais bon cavalier. Il est vrai qu'il m'est arrivé de faire certains actes par reflexes qui m'impressionèrent. sans doute est-ce quelque figure que je connaissais d'avant, et qui me revint en mémoire sur le moment...
Mais cela dit, j'ai sans doute négligé mon entraînement aux armes blanches. J'ai une magnifique épée, je la trouve si belle, avec ses gravures qui parcourent sa lame. Ma petite dague me plait bien aussi. Mais je sens malgré tout que mon niveau est bien faible. Si je devais défendre ma vie, je crois bien que les chances que je m'en sorte seraient bien faibles... Très, très faibles ! J'imagine que je devais très bien m'en servir auparavent, mais désormais, je ne trouve pas cela très utile. Mais si un jour j'y étais forcé, peut-être... Et pourtant, je ne quitte jamais ces armes que je garde toujours sur moi.
La magie également est un usage qui m'est désormais inconnu. J'ai appris, par divers témoins, et dans ce journal, que je maîtrisais auparavent deux éléments : la glace, et la flore. L'art de pratiquer cette magie semble m'avoir échappé. J'ai essayé de m'entraîner parfois, mais je ne suis jamais arrivé à rien. Je dois vraiment parraître pitoyable aux autres. Surtout à Vorlen...
Ah ! Voilà que je repense à lui maintenant ! Je l'ai croisé hier du reste... Mais il n'y a rien eu d'extraordinaire que je ne connaissais déjà... Comment avais-je pu le traiter de tous les noms, moi qui désormais ne supporte pas quand il me dit qu'il s'en va...?
Il faut que j'arrête de penser à tout ça... C'est complètement stupide. Ce n'est même pas normal que je pense cela ! Qu'est-ce qu'il dirait si... je lui disais ? Il est probable qu'il me détesterait et me repousserait pour toujours. Oh, bien sûr, j'ai souvent tenté de lui dire... Mais j'ai toujours été incapable de lui dire dans une langue qu'il pourrait comprendre.
Vraiment, tout chez moi semble concourir pour faire un être pitoyable... | |
| | | Quatre Ashen
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| Sujet: Re: Journal intime de Quatre Lun 5 Mar - 14:08 | |
| Dydd Sadwrn 29ème jour du mois des Nielthen, Année 3778 du Royaume, 40ème année du cycle de Caranthir.
Il faut croire que c'était la journée des retrouvailles aujourd'hui. Alors que je me promenais sur le marché à la recherche de quelques livres, je suis tombé, ou plutôt est-ce elle qui m'ait tombé dessus, sur une jeune fille. J'ai eu beaucoup de mal à la reconnaître, mais il s'agissait d'Ookami. Elle a beaucoup changé en dix ans. Je laissais une petite fille de sept ans, et je me retrouvais face à face à... oui, c'était presque une femme désormais... Son corps avait grandi et mûri, mais sa...hum... tête restait pareille. Elle n'avait pas changé de caractère, restant insouciante. Et, il faut bien l'avouer, assez énervante... Aeriad n'était pas très loin, et fut ravie de la retrouver. Je me rappelle qu'effectivement, Aeriad avait toujours aimé cette petite gamine. Enfin, petite gamine, cela ne lui convient plus.
Je l'ai invitée, ainsi qu'Aeriad, à la taverne du Phénix d'Argent. J'y ai rencontré Tarau, qui revient également après de longs voyages à ce que j'ai pu y comprendre. Il m'a reconnu, mais je n'avais vraiment aucune idée de l'endroit, ni des circonstances dans lesquels j'ai pu le rencontrer. Néanmoins, il me fut d'une précieuse aide. Il a travaillé pour les Archives magiques. C'est sans doute là que je pourrais trouver de quoi m'aider à retrouver mes pouvoirs. Je suis sûr qu'il me serait d'une grande utilité. Je serais moins faible.
Tarau m'a dit comment nous pouvions nous y rendre. Effectivement, ces archives me semblent relativement ouvertes à tous. Mais peut-être n'était-ce qu'une impression. En tout cas, les lieux sont magnifiques ! Et je crois bien que c'est un véritable temple du savoir magique ! En y entrant, j'espèrais bien trouver une aide à mon problème. Ce qui fut le cas du reste. Je suis reparti avec un livre qui devrait m'aider.
En revanche, je tombais sur un voyageur qui venait d'arriver en Merkia. Il recherchait une taverne, et je lui indiquais tout naturellement le Phénix d'Argent. Nous devisions tranquilement, et il m'appris qu'il n'était pas totalement un étranger et qu'il avait déjà vécu dans le Royaume. C'était un elfe, mais maintenant que j'y repense, nous ne nous sommes pas présentés l'un à l'autre. Je n'ai aucune idée de son nom. Tout se passait bien, mais c'est au moment de nous séparer que cela s'est passé. Par Thor ! J'ai voulu lui serrer la main, et tout se passa en un éclair.
J'eu comme un flash. Je ne sais pas exactement très bien ce que j'ai vu, cela se passa en moins d'une seconde. Il me semble que je voyais un aveugle devant moi, me menaçant d'une arbalète. Je m'aperçus que cet aveugle avait les traits de mon interlocuteur. Mais ce n'était rien cette vision par rapport à ce que je ressentais. Une envie... par tous les dieux, je crois bien que c'est ça ! Une envie de tuer ! De le tuer lui ! C'était horrible. Le pire étant sans doute que ce n'était pas horrible sur le moment, mais après coup, quand j'y repensais. Sur le moment même, j'aimais ce sentiment. Cette sensation de puissance...
Je crains que c'était "lui". Oh, Frigg, faîtes qu'"il" ne revienne pas ! C'est horrible...
Je quittais cet elfe précipitement. Je ne pouvais plus rester avec lui. Je décidai de prendre Tyrnoth, et de partir rapidement dans la plaine. Je le poussais à bout, à la limite de ses forces, et même au-delà. Il ne tarda pas à se cabrer. Je fus désarçonné et tombai dans la neige. Je crois bien que je restai inanimé quelques instants avant qu'un loup ne vienne me lêcher le visage, me ranimant. Heureusement du reste ! A rester ainsi dans la neige, j'aurais pu mourir de froid. Un brave loup du reste, très sympathique. J'aurais voulu le remercier d'une quelconque manière que ce soit, mais je ne voyais pas comment l'aider. Il semblait vouloir souhaiter rester ici, dans cette plaine.
Je le laissais pour rentrer en ville. Mais mes pensées sombres ne m'avaient guère quitter. | |
| | | Quatre Ashen
Nombre de messages : 133 Age : 51 Localisation : Merkia Date d'inscription : 01/03/2007
| Sujet: Re: Journal intime de Quatre Lun 5 Mar - 14:08 | |
| Le même jour,
j'ai rencontré une serveuse aujourd'hui, une serveuse qui travaille au Phénix d'Argent. Yzelle je crois, c'est ainsi qu'elle s'appellait. Pauvre jeune femme. Elle paye les erreurs de son frère et doit rembourser des dettes au trésor du Royaume si j'ai bien compris. Et afin de trouver l'argent, elle a ét poussé à vendre son corps aux soldats de l'armée merkienne. Elle a été obligée de devenir courtisane la pauvre enfant. Je n'ose imaginer toutes les souffrances qu'elle a pu endurer. Elle m'a dit devoir quelques milliers de pièces d'or. Au fond, qu'est-ce que ces pièces me feraient à moi ? J'en ai autant, et je les ai gagnées avec le sang des autres. Enfin... C'est "lui" qui les avait gagnées, mais c'est moi qui en profite. Tout ce que j'ai gagné par la suite est grace à ces pièces teintées de sang. Je vais payer ses dettes. J'ai déjà la lettre de monnaie d'une valeur de 25.000 pièces d'or que j'ai récupéré au marché. Le résultat des ventes du dernier bateau que j'avais afrêté... Largement de quoi payer les dettes de cette pauvre Yzelle j'imagine. J'essaye de réparer toutes les erreurs qu'a fait "l'autre". Cela sera un beau cadeau à cette pauvre Yzelle, enfin, je l'espère... Elle pourra se contenter de son métier de serveuse au Phénix d'Argent et ne sera plus obligé de faire la courtisane pour survivre.
Une remarque de cette jeune femme me rappella à quel point j'étais seul. Je connaissais du monde en Merkia, en dix ans, j'avais eu le temps de faire des connaissances. Mais cela me rappellait qu'il peut nous manquer un seul être, pour que tout le reste ne nous semble que poussière.
La vérité est que je repensais encore à Vorlen. Pourquoi m'obsède-t-il tant ?
Je ne savais plus ce que je faisais. Je repensais à lui, et je n'arrivais pas à aligner deux pensées cohérentes. Sans savoir comment, je me retrouvais face au comptoir du Phénix d'Argent, une pinte d'hydromel à la main que je vidais d'un seul trait.
Pauvre de moi ! Je sais pourtant que je ne supporte pas l'alcool pur ! C'est pour ça que je prend toujours un verre de lait, et que je bois lentement. Je crois que je me suis évanoui tout de suite. Je ne sais pas ce qu'il s'est passé par la suite, mais jeme suis réveillé dans une chambre de l'auberge avec Ookami. Elle m'apprit que Vorlen se trouvait dans la salle, et qu'il m'avait vu dans cet état. J'étais mort de honte, et je devais bien être rouge comme une tomate. Que devait-il penser de moi ? Me voir ainsi par terre, endormi par l'alcool !
J'étais vraiment mort de honte. Je cherchais à quitter l'auberge sans qu'il ne me voit, mais il m'intercepta. Vraiment, que je devais être ridicule face à lui. Comme d'habitude, je n'arrivais plus à le regarder en face. Vraiment... Mais que pensait-il de moi ??? Il me disait que ce n'était pas grave... Est-ce qu'il le pensait vraiment ?
Il me laissait là, sans que je n'ai pu vraiment lui parler. J'étais en colère contre moi même. Mais au fond... Qu'est-ce que j'aurais souhaiter lui dire ? Que je l'aimais ? Idée absurde... C'est un spawn, je suis un demi-elfe... Ca ne peut pas être ça ce que je ressens. Je dois me tromper. Je REFUSE que ce soit cela. C'est impossible.
Il y a le bal dans quelques heures, je vais y aller... Cela me changera les idées... | |
| | | Quatre Ashen
Nombre de messages : 133 Age : 51 Localisation : Merkia Date d'inscription : 01/03/2007
| Sujet: Re: Journal intime de Quatre Lun 5 Mar - 14:10 | |
| Dydd Mawrth 3ème jour du mois du Retarstën, Année 3778 du Royaume, 40ème année du cycle de Caranthir.
...
Voilà deux heures que je contemple cette page, sans même savoir quoi écrire. Je me sens vidé de tout. Je me sens... mort. En fait, j'ai l'impression de ne plus avoir d'âme. C'est affreux. Je me sens un peu comme à mon premier réveil, après ma perte de mémoire, quand "l'autre" était parti. Mais là, c'est encore plus fort. En fait, il n'y a même pas de mot pour décrire tout ce vide. Sauf peut-être le silence. Voilà pourquoi je n'arrive peut-être pas à écrire depuis une heure.
Je repense au moment où Ookami est passée chez moi. A ce moment-là, tout n'était pas encore chamboulé. Je vivais encore. Je la trouvais devant la porte, elle cherchait encore à en savoir plus sur les tigres blancs. Je crains qu'elle ne finisse à découvrir quelque chose, je ne sais pas pourquoi. Après un bon moment, je décidai de la laisser rentrer chez moi ; de toute manière, elle ne partirait pas sans avoir des réponses, ça, j'en suis sûr ! En même temps, j'en profitais pour jauger la part de loup qui est en elle. Par certains petits gestes, je regardais jusqu'où elle arrivait à se dominer. Elle ne se débrouillait pas trop mal, bien que certains actes laissaient à désirer.
Je ne lui ai rien dit à propos de moi et de ce que je suis, mais je me demande si elle ne commence pas déjà à en avoir une petite idée. Elle m'a dit qu'elle rêvait d'un tigre blanc, et qu'elle savait qu'il existait réellement. Mais elle ne sait pas de qui il s'agit, ni même de ce que ce tigre représente pour elle.
A vrai dire, je n'en sais rien non plus ! C'est sans doute une pure coïncidence, rien de plus ! Peut-être sent-elle que je peux me transformer, mais je ne suis sans doute pas celui qu'elle recherche. Il n'y aucun lien entre nous, comment se pourrait-il que je sois ce tigre blanc.
Quoiqu'il en soit, je lui fis comprendre que je ne l'aiderai pas plus. Quand elle fut parti, je me sentais assez joyeux, je repensais à ce qui venait de se passer hier soir avec Vorlen. Je n'ai pas osé lui dire que... je l'aimais (pourquoi cela me fait-il si bizarre d'écrire ces mots-là ? Parce que ça n'est sans doute pas normal ? Au diable tout ça ! Je souhaite décider moi même de ce qui est normal !!!). Je lui ai juste dit que c'était mon meilleur ami. Et il m'a dit que c'était réciproque. Après, je lui offrais mon sang, et il venait de me rappeller qu'il n'avait jamais trompé la promesse qu'il m'avait faite. Je me sentais si heureux...
C'est pour cela que je revenais vers le Phénix d'Argent. Je revenais sur les lieux d'hier, et j'espérais bien y revoir Vorlen en fait.
Je l'ai vu... Oh oui... Je l'ai vu... Et il n'était pas seul...
Au moment où j'entrais, il... il était en train d'embrasser une femme que je ne connaissais pas.
Je sentis immédiatement mes jambes me lâcher. Je dus m'appuyer contre la porte pour être sûr de ne pas tomber. Je ne trouvais plus d'air à avaler, j'étouffais littéralement. Je n'arrivais à rien dire, tout me paraissait confus et je n'entendais plus rien de ce qu'il y avait autour de moi. J'essayais de me dire qu'il avait le droit... Que c'était normal après tout qu'il aime cette personne-là, que je ne pouvais rien dire, rien faire. Que c'était sa vie, tout simplement. Mais je n'arrivais pas à retrouver l'air qui me faisait défaut et la force dont j'avais besoin dans les jambes. Vorlen me remarqua, ainsi que sa compagne. Il se séparèrent, échangeant un dernier baiser, et je détournai la tête. Voir ça me faisait le coup d'épées plantées droit dans le coeur. Elle partit et il s'approcha de moi. Il s'enquit de ma santé, il me demandait si j'allais bien. Que pouvait-il donc croire à ce moment ? Comment pouvait-il me poser cette question ? J'aurais sans doute dû ressentir de la colère quand il me posa cette question aussi stupide. Mais je n'en avais pas la force. En fait, j'essayais de penser au spectacle que je lui donnais là, sous les yeux. Spectacle affligeant s'il en était. J'essayais de relever la tête vers lui. Peut-être est-ce ce qu'exprimait mes yeux, peut-être est-ce tout le reste, je ne sais pas, mais il arriva à deviner ce qui se passait. Je vis en lui qu'il avait compris ce qu'il y avait... Pourquoi j'étais dans cet état.
Au moins, maintenant, je l'affrontais... Je lui ai dit que j'avais voulu lui expliquer ça au moins cent fois, j'essayais de me justifier, de m'excuser, d'essayer de montrer que cet évènement glissait sur moi comme de l'eau, sans plus... Comment faire croire ça alors que c'était tout le contraire ? Ca ne glissait pas sur moi, ça m'atteignait de plein fouet...
J'avais malgré tout envie de lui dire, je ne sais pas pourquoi... Je voulais juste qu'il l'entende. Au moins une fois... Mais j'essayais d'abandonner cette idée. Ca ne servirait à rien, ça ne ferait que compliquer les choses sans doute.
Je devais m'en aller, vite... Je sentais que je n'allais pas tarder à pleurer, et je ne voulais pas le faire devant lui. A peine le dos tourné, elles commençaient déjà à couler. Je me mis à courir pour vite mettre de la distance entre lui et moi. Je ne voulais vraiment pas qu'il me voit comme ça. Je courais droit devant moi, bousculant sûrement des gens aux passages, mais je m'en moquais bien. En fait, je ne les sentais pas. Une fois vraiment loin, je me mis pour de bon à pleurer. Je n'en pouvais plus. Je me sentais... J'avais trop de truc sur le coeur, pour pouvoir résister. Je me sens idiot en réécrivant cela. Normalement, on ne pleure plus à mon âge. Mais je ne pouvait pas les empêcher. Elles tombaient d'elles-même, sans que je n'ai de contrôle sur elles. J'atteignais les remparts, et y montais rapidement. C'est toujours là que je vais quand quelque chose ne va pas. C'est ici que vraiment tout tomba. J'explosai en un cri de douleur, je ne savais vraiment plus quoi faire... J'y restais un bon moment, repensant à tout ce qui venait de se passer, de se dérouler sous mes yeux... Plus j'y repensais, plus les larmes revenaient à nouveau.
Plus tard, je ne sais pas combien de temps à vrai dire, je descendais et rentrais chez moi. Mon pas était vide, mort, à l'image de moi même et de ce que je resssentais...
J'ai tout gâché, tout gaché... | |
| | | Quatre Ashen
Nombre de messages : 133 Age : 51 Localisation : Merkia Date d'inscription : 01/03/2007
| Sujet: Re: Journal intime de Quatre Lun 5 Mar - 14:11 | |
| Dydd Sadwrn 7ème jour du mois du Retarstën, Année 3778 du Royaume, 40ème année du cycle de Caranthir.
Au moins, les choses seront claires désormais...
Après avoir vu Vorlen avec cette femme, qui s'appelle Azz m'a-t-il indiqué, je ne me sentais plus vraiment la force de ne rien faire. J'imagine que je devais ressentir ce qu'"il" avait ressenti lorsqu'il pensait avoir vu Vorlen le trahir. Mêmes causes, mêmes effets : je me sentais immensément las, cette envie que tout s'arrête. Que je laisse mes émotions et mes sentiments derrière moi, que cela ne m'atteigne plus, ou plutôt, que cela me laisse en paix. Mais je sais que je ne pouvais pas faire cela seul. Je pensais me reposer justement sur Vorlen.
Je suis allé le voir, pour lui demander de me rendre ce service... Je souhaitais... Je souhaitais qu'il prenne mon sang comme il en a l'habitude. Mais que cette fois-çi, il ne s'arrête jamais. C'était un peu... comme mon dernier cadeau. Une sorte de dernière offrande que je lui faisais.
Il n'était pas très d'accord... Je peux le comprendre, mais... plus il me disait non, plus cela me faisait mal. Je voyais qu'il tenait à moi, qu'il ne souhaitait pas que je le laisse faire ça, mais seulement moi, je tenais encore plus à lui, et c'est ce qui motivait ma décision. Cette manière dont il tenait à moi me fasiait encore plus mal, parce que ce n'était pas la manière que je souhaitais... Je revoyais sans cesse ce que j'avais aperçu à l'auberge, et je voulais que tout cela se termine bien vite. Je me sentis soulagé lorsqu'il accepta.
Rien n'était différent de la manière dont il le faisait à son habitude. Je sentis sa morsure, peut-être un peu plus violente que d'habitude, puis mon sang quitter mon corps pour aller directement dans sa gorge. Pourtant, il y avait quelque chose. Peut-être était-ce dans l'atmosphère, je ne sais pas. Peut-être était-ce l'idée que ça allait être la dernière fois que je ressentirais ces si étranges, mais pourtant si enivrantes sensations qui me donnaient cet effet là. Je ne sais comment le dire, c'est comme si je devenais... moins lucide. Bien sûr, à chaque fois qu'il se nourissait grâce à moi, j'étais dans une sorte d'état second. Je m'abandonnais à lui, mais seulement parce que je le voulais et acceptais de le laisser faire. Ma volonté restait intacte, et il me suffisait d'un sursaut de force pour que j'essaye de lutter contre lui, même si très probablement il aurait pu facilement prendre le dessus. Mais là, je sentais que je ne pouvais rien faire. Même si j'avais voulu qu'il arrête, je n'aurais pu lui dire ou faire quoique ce soit qui aurait pu arrêter.
Mais cependant, cet état de "flottement" n'était pas désagréable... Comme si j'étais sur un nuage, qu'une nuée vaporeuse enveloppait ma tête...
Je restais malgré tout conscient d'une chose : mon sang qui continuait de partir, moi qui petit à petit, me vidait totalement de ce liquide si important pour la vie. Mais je ne voulais pas sombrer dans l'inconscience, je voulais rester éveillé jusqu'au bout. Je sentais que je n'en avais plus pour longtemps, Vorlen avait ramené ses bras autour de moi pour m'empêcher de tomber. Si la situation avait été différente, j'aurais pu fondre de plaisir de me retrouver ainsi...
Avant de mourir, je voulais lui dire au moins une fois. Je voulais qu'il l'entende. Il le savait, mais je ne lui avais jamais dit. Alors qu'il était toujours penché contre mon cou, je parvins à lui dire que je l'aimais. Je sentis ses bras se resserer sur moi... Je n'aurais pu rêver mieux... mais pourquoi fallait-il que cela n'arrive que maintenant ?
Puis en l'espace d'une fraction de seconde, je tombais dans un gouffre abyssal qui m'enveloppait dans un noir qui me terrifiait.
Je ne sais combien de temps il s'était passé, je n'ai aucune idée de l'instant passé ainsi dans ce puit sans fond...
Je repris connaisance et sentit que je reposais sur une plaque froide... du marbre. Je me sentais assez étrange. Je n'étais pas fatigué, enfin, pas tellement. La tête me tournait légèrement. En tournant la tête, je distinguais Vorlen, ainsi qu'une autre personne. Je me rappelle l'avoir croisé lors du bal mais je ne crois pas que nous avions eu le temps de nous présenter, je partais à ce moment là. Je n'eus pas le temps de la remercier, elle partait assez précipitament, et je me retrouvais seul avec Vorlen. Il m'expliquait qu'il n'avait pu faire ce que je lui avais demandé, qu'il tenait trop à moi comme ami pour cela. Je me rendis compte alors à quel point ce que je lui avais demandé était égoïste de ma part. J'aurais trouvé la tranquilité, mais lui l'aurait perdu. Je faisais tomber sur lui qui n'y était pour rien les conséquences de son amour pour cette fille...
Il me le rappellait : j'étais son ami... Un de ses très bons amis... Mais cela n'allait pas plus loin, et il fallait bien que je l'accepte.
Je veux le voir heureux... Alors, même si cela doit me détruire petit à petit, je serai son ami. Je lui cacherai désormais ce que je ressens, bien que je ne pense pas qu'il soit idiot et qu'il saura toujours pertinement que je l'aime...
Je serai juste son ami... qui sera toujours là quand il aura besoin de moi... Tandis que je continuerai de rêver... | |
| | | Quatre Ashen
Nombre de messages : 133 Age : 51 Localisation : Merkia Date d'inscription : 01/03/2007
| Sujet: Re: Journal intime de Quatre Lun 5 Mar - 14:11 | |
| Dydd Sul, 15ème jour du mois du Retarstën, Année 3778 du Royaume, 40ème année du cycle de Caranthir.
La vie se poursuit après les derniers évènements que j'ai relatés. Merkia continue sa petite vie et le coeur de la ville continue de battre tranquillement avec ses activités diverses et variées, comme si rien ne s'était passé. Et après tout, c'est le cas... Il ne s'est rien passé ; seulement quelque chose qui me concerne uniquement, me rendant le sommeil plus difficile mais n'empêchant pas la population merkienne de dormir, elle. Elle en a bien de la chance...
Ookami est toujours aussi curieuse, recherchant son tigre blanc. Vraiment, je n'arrive toujours pas à comprendre l'intérêt qu'elle y trouve. Et je commence à me demander ce qui se passerait si elle découvrait que j'étais un tigre blanc. Je pense qu'elle commence à s'en douter fortement. D'autant plus que je crois m'être transformé il y a quelques jours : je me suis réveillé dans la plaine sans aucun souvenir de la manière dont j'étais arrivé ici... Si Ookami se trouvait dans le coin au moment, peut-être a-t-elle fait le rapprochement...
Je continue également de m'entraîner pour tenter de retrouver ma magie. Je fais quelques progrès, c'est indéniable... Mais je n'en suis pas encore à un très bon niveau. Hier d'ailleurs, après une séance d'entraînement chez moi, je décidai de me rendre à la taverne du Phénix pour me désaltérer, et peut-être manger un peu. J'étais presque rendu que j'apercevais Vorlen au loin. Il y avait bien longtemps que je ne l'avais vu... J'imagine qu'il devait passer son temps avec... Bah, peu m'importe avec qui il le passait. Cependant, je voyais qu'il suivait avec insistance un jeune homme. Je décidai de ne rien faire tout de suite. Je me rappelle encore ce que m'ont coûté mes jugements trop hâtifs dans le passé avec Vorlen. Peut-être que les apparences ne correspondaient pas avec la réalité, et que le Spawn n'avait pas l'intention de me trahir et de trahir la promesse qu'il m'avait faite. Je l'espérais vraiment, car si on enlevait cette promesse, que me restait-il ?
Vorlen se cachait sans cesse à la vue du jeune homme, mais celui-ci, sentant quelque chose et prenant peur, décida de fuir. Vorlen ne le poursuivit pas, mais... que se serait-il passé si le jeune homme n'avait pas fui ? Est-ce que Vorlen aurait pris son sang ? J'espérais qu'il rejoindrait la taverne... Après tout, c'était peut-être un signe qu'il avait faim, et que donc il me cherchait. Hélas, il a fait demi-tour, et est parti je ne sais où. Je restais à la taverne.
Là, j'y retrouvais l'Elfe Maltaluin, qui m'intriguait toujours autant, car je n'ai toujours pas réussi à m'expliquer ce que j'avais ressenti la dernière fois que je lui avais serré la main... Je le fréquente, il est d'agréable compagnie bien qu'il semble lui aussi se faire avoir par son coeur... Mais j'essaye cependant de le toucher, pour ne pas ressentir la même chose que la dernière fois. Rien ne dit que cela se reproduirait, mais je préfère prendre toutes les précautions.
C'est alors que celle que j'avais entr'aperçue au temple et qui m'avait sauvé rentra dans la taverne. Yuna, selon Maltaluin. Hum, ce nom ne me dit rien, mais si je recherchais à nouveau dans mon journal, dix ans en arrière, peut-être trouverais-je une mention d'elle. Enfin, elle ne peut pas être foncièrement mauvaise...
Cela dit, elle ordonna à tout le monde de sortir, avant que le noir ne nous englobe tous. Mais vraiment, le noir par excellence. Ouvrir ou fermer les yeux ne faisait plus de différence. Je cherchais à tâtons à me rapprocher des autres, mais la lumière revint, éclairant des lieux que je ne connaissais pas. Un territoire qui semblait idyllique. Yuna nous apprit que c'était ici que résidait la déesse de la magie, Mystra. En ces lieux se retrouvaient une bonne part de toute la magie, car la puissance magique ne forme qu'une toile que les mages arrivent à manipuler pour en sortir les effets qu'ils désirent selon leur élément si j'ai bien compris les explications... Nous étions ainsi Yuna, Maltaluin, ainsi que Well. Alors que l'endroit semblait paisible, Yuna nous apprit que nous ferions mieux de chercher à partir d'ici...
Au loin se trouvait un château, assez lugubre, auquel on accédait par un chemin encadré de feu. Il y avait effectivement plus réjouissant... Nous nous y dirigions malgré tout, car cela semblait être le seul endroit où nous pourrions en apprendre un peu plus sur la manière de sortir d'ici.
Rentrer dans le château ne posa aucun problème, puis nous arrivâmes dans une salle où plusieurs portes menaient dans des endroits inconnus. Sur ces portes figuraient du langage elfique, et Maltaluin se proposa de les déchiffrer. Nous en étions là lorsque l'Elfe jeta sur moi un regard pour le moins étrange, avec deux yeux blancs inquiétants. Il se servit de son arbalète et me tira un carreau que je ne pus esquiver. Je sentis pleinement la pointe de métal rentrer dans ma chair, déchirer les tissus à l'intérieur, de même que la vitesse du carreau me propulsa en arrière. Je tombai lourdement sur le sol, relevant difficilement la tête pour contempler, incrédule, la pointe enfoncée profondément dans mon corps tandis que je sentais sous moi le dur sol de pierre. Au fond, cela ne faisait pas si mal... Ou peut-être était-ce si douloureux que je ne faisais plus attention à la douceur. J'eus le temps de voir Yuna arriver vers moi et m'enlever le carreau. Par Odin, cela faisait un mal de chien ! Je crois même que cette douleur que je ressentais fortement par contre, m'acheva, et je sombrais dans les ténèbres. J'avais l'impression de glisser, un peu comme si je me trouvais sur une planche savonneuse légèrement inclinée. Puis l'inclinaison devient de plus en plus forte, et je tombais réellement dans le vide, me débattant dans des gestes désespérés. Je tombais toujours dans le noir, craignant de toucher le fond sans même le voir venir. Je distinguais beaucoup plus loin une sorte de luminescence faible. Je m'en rapprochais, et cela ressemblait à une sorte de toile... Une toile d'araignée... A chaque fois que des fils se croisaient sur cette toile, une petite lumière partait de là, et j'arrivais donc à en voir grossièrement la forme. Je me dirigeais en plein dessus, et finit par y tomber. Cela me ralentit, la toile se déformant. Le contact était vraiment étrange. Je sentais une sorte de flux passer dans mon corps, comme une énergie qui irait se cacher en moi. En même temps, je voyais des images. Des images de moi, en mouvement... Je compris bien vite que c'était tous les sorts que j'avais lancés depuis que je fais de la magie. Je n'arrivais pas à voir la finalité de ces sorts, et encore heureux ! je reconnaissais des sorts d'attaques, et je ne souhaitais pas voir le résultat d'un de mes sorts sur une cible vivante. Il y eut ainsi des images pendant un temps qui me sembla des heures, alors que je ressentais toujours l'énergie affluer en moi. Cela continua, alors que la toile continuait de se plier sous mon poids et de me freiner. Et au moment où j'avais vu tout ce que j'avais à voir, où j'avais réappris l'ensemble de ma magie, la toile se rompit, me relaissant à nouveau tomber dans le noir. Heureusement, je n'eus pas le temps de prendre beaucoup de vitesse, je sentis sous moi le bois d'un sol sur lequel j'avais chu
Fermant les yeux sous le choc, je les rouvris, et reconnut les meubles du Phénix d'Argent... Retour à la case départ, et je me demandais ce qu'étaient devenus les autres...
Je me relevais, et je me sentais à nouveau en pleine possession de mes capacités magiques. Je fis un essai, cherchant à viser un point précis avec de la glace. J'y parvins sans difficulté... L'exercice me semblait facile...
Je n'arrivais pas à y croire, et je me demandais si je n'avais pas été la victime d'une vaste hallucination... La nuit était déjà bien avancée, je décidais de rentrer chez moi pour dormir... | |
| | | Quatre Ashen
Nombre de messages : 133 Age : 51 Localisation : Merkia Date d'inscription : 01/03/2007
| Sujet: Re: Journal intime de Quatre Lun 5 Mar - 14:12 | |
| Dydd Mawrth, 16ème jour du mois du Retarstën, Année 3778 du Royaume, 40ème année du cycle de Caranthir.
Par tous les dieux, qu'ai-je donc fait ? Cette fois-çi, ce n'est pas moi qui le perd... Ce n'est pas que moi... Si cela n'avait été que moi, cela n'aurait pas été si grave...
Hier, alors que je me trouvais simplement chez moi, Well et Ookami sont venus frapper à ma porte. A ce moment là, tout allait encore bien. Mais ils m'apprirent que Vorlen avait été retrouvé gravement blessé. Qu'il avait besoin de moi... Enfin, pas de moi, mais qu'il avait besoin de sang. Le mien ne fit qu'un tour d'ailleurs lorsque j'appris son état. Je me précipitai à son secours, j'avais besoin de le voir, de savoir comment il allait. Je le trouvais, effectivement couvert de sang par une blessure à l'abdomen d'après ce que je pouvais en juger. Je l'aidais en le soutenant, me demandant ce qui avait pu le mettre dans cet état...
...
Il m'expliqua...
Il me dit qu'il n'avait pas tenu sa promesse. Je compris qu'il avait tenté de drainer une autre personne que moi et que cette personne s'était défendu de lui. Qu'avais-je ressenti à ce moment là ? Je ne sais pas vraiment. Une explosion de colère sourde que je tentais de réprimer. Je pensais à son état plus urgent pour le moment. Mais son insistance à en parler m'exaspérait. Je finis par exploser. Que voulait-il faire ? Me faire regretter à chaque instant de ne pas être mort la dernière fois ? J'avais renoncé à son amour. Je savais que les chances d'être avec lui frisaient joyeusement le nul... Le zéro pointé... Je me rattachais alors simplement à cette amitié, à ce don que je lui faisais volontairement... C'était ce qui devenait de plus important pour moi. Si je ne devais qu'être le seul à l'aimer, alors je voulais au moins m'attacher à cela.
Même cela il me l'enlevait. Que me restait-il de lui ? Rien qui ne puisse me permettre d'être vraiment sûr qu'il tenait un peu à moi.
Mais je continuais de l'aimer, et je ne pouvais accepter de le voir dans cet état, il avait besoin de sang. Mais il n'osait plus le prendre sur moi. Je ne pouvais accepter de le voir mourir devant moi, et décidait de lui forcer la main. Je m'ouvris les veines... C'était le seul moyen que j'avais trouvé pour l'obliger à prendre mon sang. S'il voulait me sauver, il était obligé de me draîner sur la plaie que j'avais ouverte, sa morsure se refermerait bien vite s'il le faisait. C'était le pousser au pied du mur, mais je ne voulais pas le voir dépérir. Je ne sais pas quelle logique il a suivi, mais en tout cas, il prit mon poignet et commença à prendre mon sang. Je m'en veux quand même de lui avoir menti... Il ne savait pas que je n'aurais pu mourir de cette blessure, puisque c'est moi même qui me l'était faite.
Je décidai de m'asseoir sur le sol, contre le mur. Il allait sans doute me falloir plusieurs minutes pour récupérer, même si malgré toutes ses blessures, Vorlen n'avait pas tellement pris de moi. Je restais un instant à contempler la trace rouge du sang sur mon doigt. Mes pensées s'égaraient dans la contemplation de cette goutte. Elle semble si peu de chose à la regarder comme ça. Et pourtant, c'est grâce à ça que je vis. Que tout le monde vit. Caché dans nos veines, on ne s'en rend pas compte, mais avec Vorlen, j'ai appris à revoir mon échelle de valeur en ce qui concerne ce liquide si précieux.
Puis Vorlen s'excusa de me mettre ainsi dans cet état. Il alla même jusqu'à me demander s'il ne valait pas mieux pour moi de ne jamais l'avoir rencontré, si je ne préfèrais pas une vie sans lui. Comment pouvait-il ne serait-ce avoir que l'étincelle d'une telle idée ? Je ne peux pas nier que je souffre, je mentirais si je le faisais. Mais ce n'est pas sa faute. Et il m'apporte tant de choses par sa simple présence même s'il ne m'appartient pas. Il m'a dit que tout aurait pu être différent s'il ne m'avait pas attaqué cette soirée là. Ce souvenir m'était revenu, partiellement du moins... S'il ne l'avait pas fait, effectivement, peut-être rien de tout cela ne se serait passé. Mais s'il ne l'avait pas fait ? Serais-je "tombé" du haut des murailles de la ville ? Aurais-je perdu la mémoire ? Non... "L'autre" serait toujours là. Il continuerait de tuer avec beaucoup de plaisir, il continuerait sa vie en donnant la mort, tout en recherchant la sienne. Depuis tout ce temps, il l'aurait sûrement trouvé. Alors s'il ne m'avait pas attaqué ce soir-là, sans doute serais-je déjà mort... Comment pourrais-je ne serait-ce que souhaiter ne l'avoir jamais rencontré ? Même si je devais endurer tout cela, souffrir tous les tourments possibles, je préfèrais malgré tout le connaître quand même.
Il m'annonça alors son intention de quitter la ville, de quitter le Royaume. La colère m'avait pris beaucoup trop rapidement, et je le giflai. Je lui disais qu'il n'avait pas le droit de faire cela, qu'il ne pensait pas à cette Azz qui l'aimait, qu'il ne pensait qu'à lui et n'était qu'un égoïste ! Qu'un énorme morceau d'égoïsme ! A ce moment, est-ce que je pensais plus à cette Azz ? Ou est-ce que je pensais plus à moi ?
Si seulement je ne lui avais rien dit, si seulement je n'avais rien laissé paraître... Il serait toujours en Merkia... Je pourrais toujours le voir... | |
| | | Quatre Ashen
Nombre de messages : 133 Age : 51 Localisation : Merkia Date d'inscription : 01/03/2007
| Sujet: Re: Journal intime de Quatre Lun 5 Mar - 14:12 | |
| Dydd Sul, 15ème jour du mois du Retarstën, Année 3778 du Royaume, 40ème année du cycle de Caranthir.
La vie continue, vaille que vaille, et j'essaye de penser moins à Vorlen même si je ne l'oublie jamais complètement. C'est comme ça. Cependant, je garde la marque sur mon poignet de sa dernière morsure. Pourquoi s'efface-t-elle ? Les marques qu'il me faisait disparaissaient toujours bien vite, cela cicatrisait rapidement, sans doute grâce à la forme de ses canines, ou peut-être de sa salive.
Mais je ne veux pas que cette marque parte. J'aimerais qu'elle reste là pour que je me rappelle toujours qu'il prenait mon sang. C'est comme une sorte de souvenir, un petit quelque chose qui me permettrait d'avoir l'impression de tenir un lien avec ce Spawn. Au cou, je n'ai déjà plus rien... Je garde encore le foulard par pure habitude, pour une fois avoir un lien de plus. Mais hélas, tout part. Dans quelques jours, au poignet, je n'aurai plus rien, je le crains.
Ressentirais-je encore une fois ses dents se planter dans mon cou ? Prendra-t-il encore mon sang ? Est-ce que je sentirai encore ce liquide rouge me quitter pour le nourrir ? Me sentir glisser quand il me draine...?
Est-ce qu'il me prendra encore dans ses bras pour que je ne perde pas l'équilibre ?
Le reverrai-je seulement un jour ? Il m'a dit un simple "au revoir", qui sonnait comme un millier de promesses de retour tôt ou tard. Vivrai-je assez longtemps pour le revoir ? Et une fois encore, combien de temps partira-t-il ? Sera-t-il déjà là dans une semaine ? Un mois ? Un an ? Une décennie ? Une vie d'homme peut-être...
Je me sens seul, si seul, je voudrais tellement qu'il soit là, juste à côté de moi, juste sentir sa présence...
Et c'est sans parler de tous les autres qui viennent me demander de ses nouvelles. Ookami... Well... Je ne sais PAS où il est ! Même moi, je ne sais PAS ! Ne peuvent-ils donc pas le comprendre ?
Au moins la présence d'Ookami chez moi mettait un peu de vie dans ma maison. J'entendais un peu de bruit, et cela m'évitait de penser à ma misérable condition. Je commençais juste à profiter de l'instant, à oublier un peu mes malheurs, lorsque Ookami, sentant quelque chose, quitta ma maison à la recherche de je ne sais quoi. Je la suivais pour éviter de me retrouver seul, et nous nous retrouvâmes dans une rue sombre de la Cité, où Aeriad était aux prises avec un monstre de je ne sais quelle nature, sorte de squelette vivant. La louve-garou et moi luttions contre lui, sans effet, mais grâce aux conseils d'Aeriad, nous pûmes enfin en venir à bout. Le monstre s'évanouit, laissant derrière lui son fléau avec lequel il tentait de tuer Aeriad et ses gants de fer. Aeriad se trouvait bien fatigué, mais il faudra que je pense à lui demander ce qu'était ce monstre. Je suis sûr qu'elle doit savoir quelque chose, car le squelette en tout cas la connaissait. La vue de son fléau et de ses gants mettait mal à l'aise l'elfe, et elle me demanda de les détruire. Assurément, cela devait lui remémorer quelque mauvais souvenir. Dès que je la reverrai, je lui en toucherai un mot.
Après tous ces évènements, je me retrouvai avec Ookami à la taverne du Phénix d'Argent, cela en deviendrait presque mon repère. Je lui offrit de la nourriture, mais elle semblait elle aussi lasse. Ce silence cotonneux qui s'installait me faisait retomber dans mes pensées, et je recommençais à examiner cette marque sur mon poignet, sentant que mon coeur se serrait et que des larmes commençaient à monter. A mon insu, Ookami s'en aperçut. Mes tentatives pour lui faire croire que tout allait bien allait se montrer par trop infructueuse... Il est clair que je ne devais pas paraître convaincant. Je n'évoquais pas Vorlen, parlant seulement de l'étrangeté des sentiments, rien de plus. Cela me faisait du bien de parler. Jusqu'à ce qu'elle s'aperçoive que j'aimais Vorlen, cela devait sans doute être trop visible dans mes propos. Mis au pied du mur, je lui avouais ce que je ressentais pour le Spawn, me demandant comment elle allait réagir face à ça. C'est comme si elle n'y fit pas attention, cela ne semblait même pas la déranger. Je ne comprenais pas cette réaction, cet amour que je ressens est quand même... anormal, non ?
Pas pour elle... Elle avait cette manière de me dire que je pouvais aimer qui je voulais, que ça n'avait aucune espèce d'importance, que cet amour là ne devait pas être plus étrange qu'un autre...
Je me sentais beaucoup plus léger en lui parlant. Une sorte de secret que je laissais tomber, au moins devant elle. Un poids en moins sur le coeur, c'était... agréable, de pouvoir en parler à quelqu'un. Cela brisait ma solitude.
D'ailleurs, sachant qu'Ookami dormait un peu n'importe où, je lui proposais de loger chez moi. Au moins pour quelques temps. Cette jeune fille est si vivante, cela me divertissait un peu, cela m'empêchait de rester dans un état d'abattement... Elle a dix-sept ans... Parfois, elle fait vraiment gamine, et parfois, elle se montre tellement mûre.
Enfin, si gamine, qu'elle refusait de dormir, et qu'elle voulait absolument que je la borde. J'étais cependant si heureux d'avoir une présence chez moi que je refusais de trop en discuter. D'ailleurs, le sommeil me prit rapidement.
Durant la nuit, je fis un rêve, que je ne saurais qualifier de magnifique ou de frustrant. J'étais assis sur les murailles de Merkia, les jambes pendant dans le vide, assis à côté de Vorlen. Nous ne nous disions rien, on ne faisait que regarder le vaste paysage de la plaine qui s'ouvrait devant nous. Mais je me sentais bien. Juste le savoir près de moi m'apaisait, j'avais l'impression qu'il n'était jamais parti. Je balançais mes jambes dans le vide et posais doucement ma tête sur son épaule. Juste comme ça... Parce que j'en avais envie. Il ne bougeait toujours pas, respirait lentement. Je fermais les yeux, songeant simplement au fait que je ne voulais plus bouger, et que ce temps s'éternise.
Il saisit alors mon menton, et rapprocha mon visage du sien. Je sentis alors mon coeur s'accélérer, battre la chamade. J'ouvris de nouveau les yeux pour le regarder. Il n'exprimait rien, pas même ses yeux. Son regard était vide, je n'y décelais rien...
Alors que nous étions tout proche, si proche... il me fit tourner la tête et m'embrassa sur la joue. Puis il se releva, et s'éloigna, me laissant seul. Je restais dans la même position, essayant de savoir ce que je ressentais. Une grande déception... Mais au fond, cela ne me changeait pas...
Au réveil, j'étais partagé. J'avais eu l'impression de le voir, de l'avoir près de moi pendant quelques instants, et j'avais oublié qu'il était loin. Cette sensation, même rêvé, me fit me sentir bien. Mais hélas, la fin du rêve... Peut-être aurais-je voulu un peu plus...
Dernière édition par le Lun 5 Mar - 18:34, édité 1 fois | |
| | | Quatre Ashen
Nombre de messages : 133 Age : 51 Localisation : Merkia Date d'inscription : 01/03/2007
| Sujet: Re: Journal intime de Quatre Lun 5 Mar - 14:13 | |
| Extrait du premier journal intime de Quatre, écrit alors qu’il s’était enfui du Royaume du Nord depuis peu.
Cela fait plusieurs jours que je me suis joint à leur bande. Je vois bien qu’il continue de me tester, mais ils ont bien dû se rendre compte que je ne rechignais pas à tuer à chaque fois qu’ils attaquaient des convois ou exécuter des personnes lentement quand leurs familles ne pouvaient payer une rançon. Ils ont un jeu qu’ils appellent la « mort subite et aveugle ». Il s’agit de traverser un petit village isolé au milieu de leurs champs à une heure où les paysans affluent à l’extérieur, généralement en début de matinée ou en fin d’après midi, lorsqu’ils partent ou reviennent du travail dans les champs. On le traverse au galop et avec l’arme choisie, il s’agit de faire le plus de morts. J’ai bien vite atteint un bon niveau. J’alterne les coups d’épée dans le dos des villageoises qui cherchent à courir pour m’échapper (qu’une épée s’enfonce facilement à travers un corps. Cela n’offre presque aucune résistance… C’est comme… Oui, j’ai l’impression de couper du beurre) ou bien quelques magies face aux hommes qui se préparent et lèvent sur mon passage leurs faux ou leurs fourches. Bien sûr, le but est de rester vivant en ayant traversé le village. Mon record personnel est de vingt-trois, mais Sanick, le chef, dit avoir réussi à en tuer soixante-treize en un seul passage !
J’aimerais bien réussir à battre son record. C’est si amusant. Et je me sens bien avec eux. A dix-sept ans, il paraît que nous sommes à un âge où nous avons besoin de compagnie. Ils sont beaucoup plus vieux que moi, mais au moins, je n’erre plus seul. Et cela paye bien. Je ne leur ai toujours pas dit qu’il m’arrivait de me transformer. Cela n’est pas arrivé une seule fois en deux semaines où je suis avec eux. J’espère que cela va continuer. Mais je les aime bien, et j’espère que cela ne les dérangera pas !
Cela dit, aujourd’hui, je pense qu’ils ont voulu me tester à nouveau. Alors que nous avions encore attaqué une charrette où le butin fut maigre par ailleurs, ils épargnèrent une jeune fille, de mon âge je jugerais. Ils souhaitaient tous me voir « m’amuser » avec elle. Je mis quelques instants à comprendre. Je n’avais encore jamais fait ça. Et violer une jeune fille… Hum… Pourquoi ne pas la tuer ? Au moins, c’est amusant. Alors que ça…
Mais je sentais que tous voulaient voir comment j’allais m’en sortir. Ils voulaient encore savoir si je méritais de les rejoindre. Je m’approchais d’elle, décidé. Pour une fois que je m’intégrais quelque part, je voulais vraiment tout faire pour le rester. Elle me cracha au visage, sous les rires immédiats et moqueurs de la bande. Il fallait que je le fasse, que je ne laisse pas passer ça. J’essayais de l’immobiliser d’un bras, tout en mettant la main sur sa bouche pour qu’elle ne recommence pas et ne crie pas, mais elle me mordit. Nouveaux rires. Je commençais à sentir la honte venir, cela développa ma rage envers elle. J’allais le faire ! Pour leur montrer que j’en étais capable. Malgré ses débattements, elle ne pouvait rien contre moi, j’étais plus fort qu’elle. Je parvins à lui attacher les poignets, puis je lui mis un gros morceau de tissus dans la bouche. Pour définitivement la calmer, je mis la lame de ma dague sur son cou. Puis je commençais.
Ce n’était pas si formidable que ça. Les autres m’encourageait mais ça ne me disait vraiment rien. En réalité, je n’éprouvais aucun plaisir physique. En revanche, le plaisir me venait en la regardant tenter par interlude de se débattre avant que je n’augmente la pression de ma lame sur son cou. Je voyais son visage apeuré, dégoûté, écoeuré. De ses yeux partaient de longues larmes. La voir dans cet état me donnait un certain plaisir, oui…
Quand j’eus fini, je voulus la tuer, mais les autres me retinrent. Ils disaient que vivre après ça était plus terrible que de mourir. Je souris, sans doute avaient-ils raison… Si cela est d’une plus grande souffrance pour la fille, autant la laisser en vie. Nous reprîmes la route en riant bien fort, la laissant sur la route.
Trois jours plus tard, le demi-elfe note dans son journal :
Je les ai tués. Ils sont tous morts. En écrivant, j’ai encore le goût affreux du sang dans ma bouche. Vais-je encore vomir ? Je sens à nouveau que j’ai la nausée. Ce matin, en me réveillant, je les trouvais tous morts, déchiquetés, avec des empreintes que je connaissais bien. Les miennes. Enfin… d’une certaine manière seulement. Je devine ce qu’il s’est passé une fois encore. J’ai dû me transformer. Je ne me rappelle d’ailleurs pas m’être couché, j’imagine que cela a dû se passer autour du feu lorsque nous parlions tous. C’est le dernier souvenir que j’ai. Après cela, ils se sont sûrement montrés agressif envers « lui ». Et bien évidemment, c’est lui qui a gagné ! Morts, tous morts… Et moi, à nouveau seul malgré les efforts que j’ai faits… J’imagine que c’est là mon destin… Rester seul… | |
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